Publicité
Publicité

Limiter à 110 km/h la vitesse sur les autoroutes : levée de boucliers jusque dans les rangs écolos

Justin Morin, édité par Romain David - Mis à jour le . 1 min

La Convention citoyenne  a adopté, non sans débats, une limitation de la vitesse sur autoroute à 110 km/h. Mais la mesure, qui a peu de chances d'être reprise par le gouvernement, est jugée trop clivante jusque dans les rangs des associations écologistes.

La Convention citoyenne pour le climat a voté la mesure très clivante de la réduction de la vitesse sur autoroute, de 130 à 110 km/h. Avec 60% des voix, il s’agit de l'une des propositions les moins consensuelles, qui a donné lieu à de longs débats entre les pour et les contre. Surtout, ce serait un engagement particulièrement osé pour le gouvernement qui sort à peine de la grogne sur les 80 km/h. Cette réduction de la vitesse sur autoroute est très loin de convaincre, même au sein des associations pour la défense de l'environnement.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Le président de la République nous a demandé de prendre des mesures radicales, c’est ce que l’on a fait", argue Marine, habitante de Metz de 21 ans. Elle n'est pas la plus emballée par la mesure mais elle tient à parler au nom de toute la Convention citoyenne dont elle fait partie. "C’est quelque chose que l’on peut mettre en place rapidement, contrairement à d’autres mesures. Ça n’est pas négligeable." Selon les experts auditionnés, cette mesure permettrait de réduire de 15 à 25% les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la mortalité sur la route.

"Si ça braque trop de monde, c’est contre-productif"

Mais fallait-il proposer une mesure aussi clivante, qui ramène toujours l'écologie à la restriction ? "Non", répond Olivier Blond, de l'association Respire. "Il y a une question d’acceptation. Il faut réfléchir à ce que cela va représenter pour les gens. Si ça braque trop de monde, c’est contre-productif", pointe-t-il. "Il y a des manières différentes de réduire les émissions."

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

L'association 40 millions d'automobilistes et son délégué général Pierre Chasseray sont déjà partie en guerre contre cette idée, à coups de communiqué, d’interviews et de pétition en ligne. "En une seule journée, on a dépassé les 200.000 signatures. De mémoire de dirigeant d’association, je n’ai jamais vu ça. C’est dire à quel point c’est irritant pour les Français." Il doute néanmoins que le gouvernement reprenne cette mesure, vu la colère déjà suscitée par le passage aux 80 km/h.