L'horizon économique des pêcheurs s'est assombri dans le golfe de Gascogne, où ils ont interdiction de pêcher à partir de ce lundi 22 janvier et jusqu'au 20 février. Du Finistère jusqu'au Pays basque, 450 bateaux sont cloués à quai pour préserver la reproduction des dauphins. Cela pourrait provoquer 90 millions d'euros de pertes, selon le Comité national des pêches. Toute la filière craint pour sa survie.
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"C'est un crime envers la petite pêche." Les mots d'Olivier Le Nézet sont forts, mais le président du Comité national des pêches maritimes est catégorique : priver la filière de sa principale ressource risque d'encourager les importations de poisson. "Les produits viendraient de Chine où il n'y a aucun respect des marins et encore moins sur la ressource. Ces ONG favorisent la pêche illégale", regrette-t-il.
"Des entreprises vont être en très grosse difficulté"
Des ONG qui ont compté près de 1.500 dauphins morts l'an dernier. C'est beaucoup, certes, mais relativement marginal, ramené au nombre total de mammifères dans la zone. "Il y a eu des évaluations en 2012 et en 2022. Entre ces deux périodes, les rapports scientifiques montrent que la population est restée stable à plus de 635.000 individus", explique Thomas Rimaud, chargé de mission chez les pêcheurs bretons.
Pour lui, le Conseil d'État n'a pas suivi l'avis des spécialistes. "À aucun moment, le Conseil international pour l'exploration de la mer dit qu'il faut faire de manière urgente des fermetures spatio-temporelles pour les navires. C'est extrêmement grave. Il y a des entreprises qui vont être en très grosse difficulté."
Si les pêcheurs sont indemnisés, la mesure devrait toutefois fortement impacter d'autres acteurs, comme les criées. Quant au consommateur, il peinera encore plus à trouver du poisson français sur les étals.