Si l'immobilier ancien se porte plutôt bien, le neuf, lui, tire la langue. C'est une tendance de fond, depuis quelques années, on ne construit pas assez de logements par rapport à la demande. Et la crise du Covid-19 n'a fait qu'aggraver ce constat, qui annonce des jours difficiles pour le secteur.
L'impact des élections municipales
L'an dernier, 380.000 permis de construire ont été délivrés, soit 15% de moins qu'en 2019. Un chiffre alarmant, qui traduit un manque en France de 65.000 logements neufs pour répondre à la demande. En cause notamment, les élections municipales avant lesquelles, traditionnellement, les mairies ralentissent la cadence en matière de construction. Mais ce phénomène a également été accentué par la pandémie et la durée exceptionnelle entre les deux tours.
Et ce qui inquiète Nordine Hachemi, le PDG de Kaufman & Broad, c'est qu'il n'y a aucune perspective de reprise. "On est dans une sorte d'impasse aujourd'hui car localement on ne veut pas densifier. Au niveau national et c'est normal, on ne veut pas d'étalement urbain. Mais dans le même temps, on a eu 2 millions d'habitants supplémentaires ces dix dernières années et on en attend plus de deux millions sur les quinze années à venir. S'ajoute à tout ça un parc vieillissant, donc on a besoin de logements".
"Un très grosse crise du logement à venir"
Selon le patron de cette entreprise française de construction et de développement immobilier, une grave crise est prévisible. "On est en train de préparer une très grosse crise du logement, qui risque de poser de très, très gros problèmes dans les 24 mois à venir", assure-t-il.
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Le marché des appartements neufs est le plus touché avec moins 20% enregistré sur un an. Les prix devraient donc rester à des niveaux très élevés dans les mois à venir.