Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a écarté dimanche l'idée que l'ambitieuse réforme des relations entre secteurs agricole et alimentaire qu'il va défendre à l'Assemblée à partir de mardi se traduise par une forte hausse des prix pour le consommateur. "Ce que j'entends, c'est que 'les prix vont gonfler', que 'l'inflation va être énorme', et ça ce n'est pas vrai", a assuré le ministre lors de l'émission "Questions politiques" sur France Inter.
Le consommateur est "prêt à payer quelques centimes de plus". Il a néanmoins estimé que le consommateur était "prêt à payer quelques centimes de plus" pour se nourrir, "dès lors où il sait que le produit qu'il va acheter va mieux rémunérer les agriculteurs, quand il sait que le produit qu'il va consommer va lui permettre de vivre mieux, dès lors où il sait que le produit qu'il va acheter va rémunérer l'économie de son territoire". Le texte vise à "redonner du revenu aux agriculteurs et faire en sorte que nos concitoyens puissent avoir une alimentation plus sûre, plus saine, et accessible à tous", a rappelé Stéphane Travert.
Sanctions financières. Le ministre souhaite ainsi "faire en sorte que la répartition de la valeur se fasse correctement entre les agriculteurs, les industries agro-alimentaires, et les distributeurs qui doivent aussi gagner leur vie bien évidemment". Mais il a répété dimanche que les acteurs qui ne respecteraient pas les règles établies de concert avec les filières agricoles seraient passibles de "sanctions financières".
Les distributeurs "captent les marges". "Aujourd'hui, ce sont les distributeurs qui captent la plus grande partie de la valeur, qui captent les marges", a-t-il noté. L'Assemblée nationale doit examiner à partir de mardi ce projet de loi sur l'agriculture censé notamment interrompre la "guerre des prix", dans la foulée de cinq mois d'"Etats généraux de l'alimentation". Il doit être voté définitivement au plus tard en septembre et être effectif pour les négociations commerciales 2018-2019. Signe de la mobilisation des élus et des groupes d'influence, près de 2.500 amendements ont été déposés.