C'est une des nouveautés de l'année 2022 : l'entrée en vigueur de la loi AGEC, "anti-gaspillage pour une économie circulaire", qui a pour objectif de réduire les déchets. Ce texte comporte en effet plusieurs volets, comme la fin du plastique à usage unique ou la lutte contre l'obsolescence programmée. Et pour les entreprises, l'obligation de recycler ou réutiliser leurs invendus non-alimentaires. Cela concerne désormais le textile, l'électronique, les articles de sport ou encore les livres.
Un avantage fiscal de 60%
Selon les toutes dernières estimations de l'Ademe, l'Agence de la transition écologique, la valeur marchande des invendus non-alimentaires en France en 2019 est évaluée à 4.300.000 euros, dont 7% ont été détruits, ce qui représente 300 millions d'euros de produits jetés à la poubelle. Il y avait donc urgence à agir. Car si cette loi est bénéfique pour l'environnement, elle l'est aussi pour les finances des entreprises qui s'y mettent.
C'est ce qu'explique Pierre-Yves Pasquier, président de Comerso, une plateforme d'accompagnement dont les 1.300 clients ont économisé au total 38 millions d'euros l'an dernier. "Quand vous allez valoriser vos invendus, vous n'allez plus les jeter, vous allez vous affranchir du coût de destruction de ces produits, mais surtout vous allez récupérer la valeur de cette marchandise. Notamment quand vous faites du don aux associations, il y a un avantage fiscal de 60% de la valeur des produits", détaille-t-il. "Etre anti-gaspi est donc tout à fait compatible avec une performance économique."
Decathlon, L'Oréal, Aubade ou encore les chaussures Besson figurent parmi les entreprises qui ont déjà mis en place leur stratégie de recyclage ou de dons aux associations avec Comerso - la plateforme propose d'ailleurs des formations ou des formules adaptées selon le type et la quantité d'invendus. Après une petite phase de tolérance, les entreprises qui ne respectent pas ce dispositif pourront être sanctionnées de 15.000 euros d'amende à chaque infraction constatée.