Une manifestation le 9 mars. Le gouvernement a changé lundi le nom du projet de loi de la ministre du Travail Myriam El Khomri, en parallèle de l'annonce du report de son examen en Conseil des ministres, en biffant notamment une référence aux "nouvelles libertés". Malgré ce changement de nom et ce report en Conseil des ministres du 24 mars, une véritable crise sociale se prépare en France. Si les deux semaines supplémentaires doivent permettre des discussions déjà, certains syndicats, comme la CGT, demandent le retrait pur et simple du texte alors que la CFDT, elle, se dit prête au dialogue. Une action est donc envisagée à la fin du mois mais dès mercredi prochain, le 9 mars, les syndicats lycéens et étudiants appellent à des rassemblements. C'est le cas à l'université de Strasbourg où Europe 1 s'est rendue.
Une pétition circule. A la cafétéria de l'université, au milieu des canettes de coca et des paquets de cigarettes, se trouve une pétition contre la loi El Khomri. Un stylo quatre couleurs passe d'étudiant en étudiant pour la signer. Clara, de l'Unef, l'Union nationale des étudiants de France, le premier syndicat étudiant, a le sourire. Elle avait 12 ans en 2006 au moment du retrait du CPE, mais ne lui dites surtout pas qu'elle était trop petite pour s'en souvenir. "Ha si je m'en souviens très bien ! Ce sont des choses qu'on a en tête car ce Contrat Première Embauche était un contrat qui visait à précariser les jeunes qui rentraient sur le marché du travail. Et là, on se retrouve dans une situation un peu identique car quand on est jeune dans une entreprise, on va pouvoir se faire virer plus facilement avec la loi El Khomri", explique-t-elle.
Faire bloc. Un peu plus loin, Colin, un leader de l'Unef locale passe un coup de téléphone à un syndicaliste de la CGT régionale. Il soupire car il est question du report de 15 jours de la loi El Khomri, annoncé lundi par Manuel Valls. Cela ne doit pas démobioliser les troupes selon lui. "Il y a peut-être quelques personnes qui vont dire qu'il faut négocier et tout tenter avant de descendre dans la rue pour trouver une solution. Pour autant, et j'en parlé avec un syndicaliste de la CGT, si le syndicat voit que les jeunes sont mobilisés et bien ils suivront derrière car il n'est pas question de diviser le mouvement et de faire plusieurs manifestations. La date du 9 mars sera maintenue, je pense, pour tout le monde", affirme-t-il.
D'ici le 9 mars, à Strasbourg, des réunions "inter-orga" se tiendront avec les jeunes communistes, le NPA (le Nouveau Parti Anticapitaliste) et les écologistes. Un débat public se tiendra également jeudi sur le campus de Strasbourg.