"L'article 24 ne doit pas être un totem", insiste Christophe Rouget, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-PN), samedi Sur Europe 1, dans l'émission C'est arrivé cette semaine, le commandant de police était interrogé sur les derniers cas de violences policières et sur la défiance à l'égard de la loi "sécurité globale" et son article 24. Selon lui, cet article, censé encadrer les images de policiers en intervention, est au coeur d'un "débat totalement binaire et hystérisé".
Protéger les policiers, tout en assurant la liberté de la presse
Alors que les forces de l'ordre ont déjà été accusées de profiter d'un sentiment d'impunité, celui-ci semble avoir été augmenté par la loi de "sécurité globale". En témoignent les récents événements lors du démantèlement d'un camp de migrants au coeur de Paris, ou du passage à tabac du producteur Michel Zecler, dans le 17e arrondissement de Paris. Pourtant, le commandant Christophe Rouget réfute cette hypothèse, estimant que la loi "sécurité globale" et plus particulièrement l'article 24, très largement controversé, doit permettre tout à la fois de protéger les forces de l'ordre et la liberté des journalistes.
"La liberté de la presse, nous ne la discutons pas, elle est incontournable", affirme-t-il au micro d'Europe1. Mais selon lui, il faut absolument trouver une solution. "On est dans un climat où les policiers sont agressés, violentés, menacés de chasse à l'homme sur les réseaux sociaux, donc il faut les protéger", défend le secrétaire général du SCSI-PN, premier syndicat d'officiers de police. "Que ce soit avec l'article 24, ou autre chose, mettons-nous autour de la table", poursuit-il, assurant faire confiance aux parlementaires, parmi lesquels il y a "beaucoup plus d'avocats que de policiers".
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"Tout le monde est journaliste"
"Je fais confiance aux parlementaires pour améliorer le texte et pour discuter, afin de trouver une solution pour arriver, dans le dialogue, à protéger les policiers et assurer la liberté de la presse", répète-t-il, précisant la difficulté à articuler ces deux éléments, notamment lors des manifestations. "Nous avons un vrai problème dans le maintien de l'ordre, parce que les journalistes doivent faire leur travail, mais aujourd'hui dans les manifestations, tout le monde est journaliste et tout le monde se retrouve entre les forces de l'ordre". Aussi, réfléchir en commun, avec les syndicats de journalistes, et les services de police, est impératif", dit-il. "Pour trouver une solution et que chacun puisse faire son travail dans la sécurité."