De l'autre côté des Pyrénées, les femmes souffrant de règles douloureuses se souviendront longtemps de ce jeudi 16 février. En Espagne, une loi instaurant un "congé menstruel" a été officiellement adoptée et offre la possibilité à ces femmes d'obtenir un arrêt de travail lorsque leurs menstruations se veulent trop handicapantes. Une disposition testée par une poignée d'entreprises en France, notamment chez Louis, un fabriquant de mobilier situé à Toulouse.
"Chaque femme chez Louis a la possibilité chaque mois d'utiliser une journée de télétravail ou de congé menstruel", détaille Thomas Devineaux, PDG de l'entreprise, au micro d'Europe 1. Gratuit, non cumulable mais pas automatique, il n'est toutefois pas nécessaire d'apporter quelconque justification, assure-t-il. "Il n'y a pas besoin de mot du médecin ou d'un accord du manager. Il faut que ce soit basé sur la confiance et que ce soit très simple à utiliser", insiste-t-il.
Une mesure peu contraignante sur le plan économique
D'autant qu'au sein d'un fabricant de mobilier, le télétravail n'est pas toujours possible. "On a autant de gens en bureau qu'en atelier. Autant en bureau, on peut facilement proposer du télétravail, autant ce n'est pas possible sur l'activité de l'atelier parce que les gens ne vont pas repartir avec des planches de bois chez eux et les panser chez eux", fait remarquer Thomas Devineaux. D'où l'intérêt de cette journée de congé menstruelle. "Le congé permet à une personne de poser sa journée pour vraiment se reposer et revenir le lendemain en pleine forme. Donc on va gagner en efficacité".
D'un point de vue économique, cette mesure ne nuira pas à la compétitivité de l'entreprise, garantit Thomas Devineaux : "Le coût de quelques dizaines de journée de congés supplémentaires à l'année est largement compensé et vous allez avoir un impact décuplé en terme de culture et d'engagement".