Les syndicats FSU, CGT et FO appelaient mardi à la manifestation contre la loi Travail. Une manifestation qui s’est mal terminée à Paris puisque des débordements violents et des dégradations ont été constatés. Suite à ces violences, le Premier ministre Manuel Valls a dénoncé mercredi matin l'ambiguïté des manifestants avec les casseurs. Une ambiguïté que rejette en bloc Bernadette Groison, la secrétaire générale du syndicat FSU, la Fédération Syndicale Unitaire. Invitée d’Europe midi mercredi, elle a en effet expliqué, "une manifestation nationale rassemble des milliers de personnes et hier, nos services d’ordre ont assuré la sécurité de la manifestation. Le problème vient des personnes qui ne sont pas dans la manifestation, ils se mettent d’ailleurs devant nous pour qu’on ne les identifie pas à nos syndicats".
"On ne réglera pas les problèmes comme ça". Il est donc hors de question, pour elle, qu'il y ait le moindre amalgame de fait. "Nous ne sommes pas responsables de ce qu’il se passe devant nous ou dans les rues adjacentes. Nous sommes même victimes des casseurs", a-t-elle justifiée. Mais les arguments des syndicats convainquent peu le gouvernement. François Hollande a même déclaré mercredi matin en conseil des ministres qu’il n’y aurait plus d’autorisation de manifester de délivrée si les biens et les personnes étaient menacés.
Une annonce qui fait grogner Bernadette Groison. "Le gouvernement est en difficulté, c’est un fait. Mais ce n’est pas en interdisant les manifestations que les problèmes sur la loi Travail vont disparaître", s'est-elle agacée sur Europe 1. "On peut se rassurer en se disant ‘si on interdit les manifestations tout ira mieux’ mais cela ne répond pas à nos questions, à savoir, nos inquiétudes sur la loi Travail. On ne règle pas les problèmes en interdisant les manifestations!", a critiqué Bernadette Groison.
Hors de question de payer. Et la secrétaire générale de la FSU a également souhaité répondre, mercredi matin, à Nicolas Sarkozy. Alors que l'ancien président de la République réclame que la responsabilité civile et financière des syndicats soit mise en cause dans les débordements, la syndicaliste, elle "ne voit pas pourquoi ce serait aux syndicats de payer pour les dégradations. C’est au gouvernement d’assurer la sécurité et, ce ne sont ni des manifestants ni des organisations syndicales qui ont saccagé l’hôpital Necker ou d’autres lieux".