Le Conseil national de l'Ordre des médecins n'est pas opposé à l'extension de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de femmes et aux femmes seules, a annoncé mercredi l'un de ses responsables au journal La Croix. "Le rôle des médecins est d'apaiser les souffrances, qu'elles soient physiques ou psychologiques. Or, le désir d'enfant est une souffrance et le médecin est là pour l'entendre", a déclaré le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie du Conseil national de l'Ordre. "Si la société veut une AMP (assistance médicale à la procréation, le nom officiel de la PMA, ndlr) élargie, nous estimons que c'est à elle de trancher", a-t-il poursuivi, avant d'être entendu dans l'après-midi par la mission d'information parlementaire sur la révision de la loi de bioéthique.
L'Ordre des médecins n'est "pas une instance moralisatrice". "Sur ce sujet sensible, il n'est pas dans notre rôle de dire ce qui est bien ou ce qui est mal. L'Ordre des médecins n'est pas une instance moralisatrice", a poursuivi le Dr Faroudja. Il réfute l'argument des opposants à l'extension de la PMA selon lequel cela équivaudrait à instaurer un droit à l'enfant : "on devrait plutôt parler du droit d'accéder à une technique médicale spécialisée".
Sur la GPA, "une position beaucoup plus réservée". Interrogé sur la GPA (gestation pour autrui, c'est-à-dire le recours à une mère porteuse, ndlr), il a répondu : "pour l'instant, la question ne se pose pas. Mais il est évident que nous aurions sans doute une position beaucoup plus réservée".
Dans un projet de loi débattu en 2019. Thème sociétal très polémique, l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules doit figurer dans la prochaine révision de la loi de bioéthique. Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l'année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement début 2019. Après avoir organisé en début d'année une consultation publique appelée "tats généraux de la bioéthique", le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) rendra un avis sur ces questions mardi 25 septembre. Il s'était déjà prononcé pour l'extension de la PMA en 2017.