Ce lundi, une jeune femme de 23 ans a été présentée à un juge d'instruction en région parisienne. Il lui est reproché d'avoir, depuis juillet 2021, fabriqué des milliers de faux pass sanitaires avant de les vendre à des particuliers pour la somme de 50 à 100 euros pièce. Le business lancé par cette mère de famille, sans emploi et bénéficiant du RSA, lui aura rapporté au total des dizaine de milliers d'euros. Un joli pactole.
Des vaccins administrés virtuellement
Au domicile de la prévenue, résidant dans l'est lyonnais, les enquêteurs ont d'ailleurs retrouvé près de 14.000 euros cachés dans un placard. Pour créer ces faux pass, elle commençait par récupérer sur le site Doctolib, les noms et les identifiants de dizaines de médecins. Puis, avec ces données censées être confidentielles, mais qui, visiblement, ne sont pas si difficiles à obtenir, elle s'introduisait sur le site de l'assurance maladie rubrique "Vaccin anti-Covid". En se faisant passer pour un médecin, elle administrait virtuellement une dose de Pfizer ou de Moderna aux patients qui le lui avaient demandé. Le pass sanitaire était alors automatiquement généré. Le tour était joué.
Créer des faux passes, un jeu d'enfant
Pour maître Christophe Bruschi, avocat de la jeune femme, le mode d'emploi se récupère sur Internet et les failles du système sont énormes. "Elle ne se rendait pas compte de la gravité en termes de santé publique. C'était de l'argent facile. Elle assume sa part de responsabilité. En revanche, elle souhaite que les autorités sanitaires assument également leur part de responsabilité", explique l'avocat lyonnais, ajoutant la "facilité confondante" avec laquelle cette mère de famille a fabriqué ces faux pass. "Un enfant au collège pourrait le faire très facilement, mais ce n'est pas pour autant que c'est autorisé. Mais c'est tellement facile. C'est absolument anormal."