Face aux nombreuses révélations de l'affaire Pegasus, l'Elysée, qui faisait jusqu'ici preuve de discrétion, a décidé de réagir. Emmanuel Macron a convoqué jeudi matin un conseil de défense extraordinaire. Officiellement, cette réunion visait à parler de cybersécurité, notamment concernant les plus hautes sphères de l'Etat. Une enquête a par ailleurs été ouverte mercredi par le parquet de Paris, ce qui a pour effet de ralentir les enquêtes entamées par les services de l'Etat.
La justice reprend l’affaire
La judiciarisation de l'affaire a tout stoppé net. Les enquêteurs ont pour consigne d'attendre que le Parquet ou un juge d'instruction désigne le service qui sera chargé d'examiner les téléphones portables potentiellement infectés. La justice a le choix entre la DGSI, la sécurité intérieure ou l'Agence nationale de la sécurité des services d'informations (Anssi), qui est aussi responsable de la cybersécurité de l'Etat. Elle peut également opter pour l'opérateur des systèmes d'informations classifiées (OSIIC) : 200 personnes entièrement dédiées à sécuriser les communications du président de la République et celles des ministres.
Une fois ce feu vert donné par le parquet et la liste des victimes clairement établie, les téléphones possiblement infectés par Pegasus seront attentivement examinés. Ces opérations seront contrôlées par un officier de police judiciaire. La justice mène le jeu et rien ne doit fuiter.
"Le plus carré des présidents"
À l'Elysée, personne n’est inquiet en ce qui concerne les secrets d'Etat. Emmanuel Macron est "le plus carré des présidents" quand il s'agit de parler de sujets sensibles au téléphone. En attendant, le chef de l’Etat a changé, par prudence, son téléphone portable et son numéro.
En revanche, son entourage est moins à l'aise à l'idée que ses téléphones personnels soient vérifiés. Le chef de l'Etat a la réputation d'être assez cash dans ses messages, parfois même taquin. Il serait même amateur de blagues un peu gauloises.