Emmanuel Macron est arrivé ce dimanche à Tahiti, en Polynésie française, et le président y est très attendu sur un sujet sensible : les essais nucléaires. Pendant 30 ans, entre 1966 et 1996, 193 tirs ont été enregistrés au large et dans les sous-sols des îles. De nombreux habitants ont donc été exposés aux radiations.
Explosion des cancers
C'est le cas d'Henriette et Claudine, deux soeurs dont le père a travaillé à Moruroa, l'un des atoll d'où les essais nucléaires ont été tirés, et qui ont toutes les deux eu un cancer du sein. "Beaucoup de gens chez nous sont allés travailler là-bas dans l'esprit de gagner des sous pour la famille, mais sans comprendre ce qu'il s'y passait ni ce qu'était la bombe atomique", explique l'une d'elles. Après une procédure longue et complexe, elles ont été reconnues victimes des essais nucléaires et indemnisées.
C'est également le cas de la mère de Béatrice, atteinte d'une leucémie. Et à 44 ans, sa fille souffre de la même maladie, pourtant son dossier a été refusé. Mais pour elle pas de doute, les essais nucléaires sont en partie responsables. "Du côté des frères et soeurs de ma mère, au moins six sur dix ont une maladie radio induite et deux ou trois cancers. Quant à mes cousins et mes cousines, ils ont eu des cancers de la thyroïde, du foie, du poumon", souffle-t-elle.
Dans l'attente "d'une demande de pardon"
Le père Auguste est président de l'Association 193, qui vient en aide aux victimes. Avec la venue d'Emmanuel Macron, et il attend un geste. "Je ne sais pas s'il a pris conscience de ce que cela signifie 193 essais nucléaires. C'est une histoire dramatique qu'il ne faut pas oublier. Donc on espère une demande sincère de pardon de la part du président", reconnaît-il bien que cette option semble exclue. Le chef de l'Etat pourrait par ailleurs faire des annonces sur l'ouverture des archives et l'indemnisation des victimes.