Des arrestations et des découvertes. L'enquête sur le double meurtre djihadiste d'un policier et de sa compagne à leur domicile de Magnanville en juin 2016 a connu un nouveau rebondissement lundi avec l'arrestation de six personnes, dont une policière ex-responsable départementale du syndicat Alliance et sa fille.
Une clé USB. Décrite comme radicalisée, la fille de la policière est une amie d'une jeune femme de 25 ans, qui a été extraite lundi de prison pour être également placée en garde à vue dans ce dossier. Une jeune femme qui pourrait bien être la clé de l'enquête. Car il y a un an environ, les policiers ont découvert chez cette suspecte, fichée S, une clé USB contenant des informations très sensibles : un vieux document de 2008 sur lequel figurait plus de 2.000 noms de policiers du renseignement - des personnels de la DCRG et de la DST, qui allaient constituer la nouvelle DCRI (direction centrale du renseignement intérieur).
Hébergée chez la policière arrêtée et sa fille. Le parquet de Paris avait alors ouvert une nouvelle enquête pour savoir comment cette femme s'était retrouvée en possession de ce fichier, qui avait été effacé de la clé USB mais que les enquêteurs sont parvenus à restaurer. Or ces derniers savent désormais que la suspecte était l'amie de la fille de cette policière déléguée syndicale dans les Yvelines. Et, surtout, que la policière l'avait accueillie pendant plusieurs mois chez elle en 2016.
Toutes les trois sont en garde à vue depuis mardi matin dans le dossier de Magnanville car les policiers assurent aussi que le frère de la jeune femme fichée S était en relation avec le terroriste Larossi Aballa qui en juin 2016 avait assassinés les policiers Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing. Or les enquêteurs cherchent toujours à déterminer comment Larossi Aballa s'était procuré les noms et l'adresse des deux policiers tués.
La prudence reste de mise.Selon les informations du Point, leurs noms ne figurent toutefois pas dans le listing contenu dans la clé USB. Par ailleurs, l'avocat de la jeune femme fichées S a assuré mardi à l'hebdomadaire que sa cliente n'a jamais été en contact avec Larossi Aballa et que de nombreuses erreurs ont fuité dans ce dossier. Les enquêteurs restent donc très prudents.