Le général Richard Lizurey, patron de la gendarmerie nationale, a regretté vendredi "l'incident" au cours duquel un jeune homme a eu la main arrachée, le 22 mai, sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, au cours d'affrontements avec les gendarmes.
"C'est un incident qui malheureusement fait partie des choses qui peuvent arriver, on le regrette", a-t-il réagi, interrogé par des journalistes en marge d'une visite au centre d'entraînement de la gendarmerie à Saint-Astier, en Dordogne. "Moi, je regrette que ce jeune homme ait perdu sa main, ce n'est pas du tout quelque chose que l'on intègre d'emblée dans notre opération. Au contraire, notre travail, c'est d'abaisser le niveau de violence pour qu'il n'y ait aucun blessé ni d'un côté ni de l'autre", a déclaré le directeur général de la gendarmerie nationale au micro de France Bleu Périgord.
Grenades de type F4. Mardi, à proximité d'un des habitats précaires évacués la semaine dernière sur la ZAD, "une cinquantaine d'opposants radicaux cagoulés se sont attaqués aux forces de l'ordre en leur jetant notamment des cocktails molotov et des projectiles", avait affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Pour se protéger et disperser les opposants, les gendarmes mobiles ont utilisé des grenades de type F4, "une munition à triple effet lacrymogène, sonore et de souffle", a précisé le ministre. Selon le parquet général de la cour d'appel de Rennes, un homme de 21 ans "s'est emparé d'une grenade lacrymogène jetée par les forces de l'ordre. Alors qu'il armait son bras pour lancer ce projectile en direction des gendarmes, l'objet a explosé".
Amputé de la main droite. Le jeune homme a reconnu avoir ramassé la grenade, mais a nié avoir voulu la lancer sur les gendarmes. Son avocat a déclaré : "Il n'y a jamais eu d'intention de la part de Maxime de lancer cette grenade sur les forces de l'ordre. Elle a explosé quelques secondes après qu'il l'a ramassée, alors qu'il était dos aux forces de l'ordre". Le blessé a été secouru par les gendarmes mobiles et évacué vers le CHU de Nantes, où il a dû être amputé de la main droite. Les zadistes ont démenti cette version des faits, notamment le fait qu'il ait ramassé cette grenade "volontairement".
Une enquête a été confiée à la section de recherches d'Angers et l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a été saisie afin de préciser les circonstances de cette intervention.