Mal indemnisées, les victimes du dentiste Lionel Guedj, condamné pour mutilations, appellent l’État à l’aide

À Marseille, l'ex-dentiste Lionel Guedj avait été reconnu coupable de mutilations volontaires sur des centaines de patients et condamné à huit ans de prison. Mais le malaise perdure auprès des victimes qui dénoncent des indemnisations largement insuffisantes de la part du fonds de garantie.
Un scandale retentissant. L'ancien dentiste Lionel Guedj a été condamné à huit de prison pour avoir mutilé volontairement des centaines de patients pour son enrichissement personnel. Les victimes dénoncent des indemnisations insuffisantes de la part du fonds de garantie. Elles ne comprennent pas que le dentiste ait pu s'enrichir à millions sur le compte de la Sécurité sociale, et que leurs indemnités soient calculées au rabais.
"Il y a aussi des parcours de vie bouleversés"
C'est le cas de Marina. Après avoir attendu 15 ans, c'est la double peine : "J'ai un devis de 22.000 euros. On me propose une indemnisation de 2.800 euros. J'ai une future greffe de sinus, d'os et de gencives que je ne peux toujours pas faire. Ça m'a coûté un divorce, une dépression. On n'a plus goût à la vie", confie-t-elle à Europe 1.
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Les rapports d'expertises minimisent le préjudice et donnent même raison sur certains points à l'ex-dentiste, pourtant condamné pour mutilation. L'association "Dent pour droit" de Samia Zidane, tire la sonnette d'alarme : "Lors des dernières réunions, la souffrance était tellement violente qu'il y a deux personnes qui ont proposé de se suicider, de s'immoler devant le fonds de garantie pour prouver leurs souffrances", s'alarme-t-elle.
Le préjudice psychologique n'a pas été pris en compte également. "Il y a aussi des parcours de vie bouleversés", affirme Maître Marc Ceccaldi. "Des gens qui socialement ont été très affectés, qui ne pouvaient pas sourire, qui ne pouvaient pas embrasser, qui ne pouvaient pas avoir une vie normale".
Et ces victimes viennent de lancer une pétition en ligne pour demander le réexamen de leur cas.