Ils craignent pour la sécurité de leurs enfants. Des parents d'élèves s'opposent au fait qu'un collège qui doit ouvrir ses portes en septembre à Pégomas, dans les Alpes-Maritimes, porte le nom du colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame.
Le geste de Beltrame "a donné un visage aux valeurs" de la République. Soixante-dix parents, regroupés au sein d'un collectif, ont publié lundi sur leur site internet le courrier reçu du président du conseil départemental dans lequel Charles-Ange Ginesy leur indique que "le geste héroïque de cet officier de gendarmerie (…) a donné un visage aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. (…) Le fait qu'un collège porte son nom permettra d'en rappeler l'importance de manière positive et concrète". Le 23 mars dernier, le colonel Arnaud Beltrame avait sacrifié sa vie lors d'une prise d'otages revendiquée par l'État islamique à Trèbes, dans l'Aude.
Les enfants, des cibles potentielles ? Ces représentants de parents d'élèves s'étaient émus en apprenant dans la presse le futur nom de l'établissement qui scolarisera leurs enfants à la rentrée, comme l'avait révélé Nice-Matin, regrettant l'absence de concertation et n'acceptant pas que leurs enfants, selon eux, deviennent ainsi des cibles potentielles du terrorisme. "Aujourd'hui, nous voulons calmer le débat, le nom est entériné", a indiqué une porte-parole de ce collectif. "Nous voulions dire qu'on était inquiets car l'État islamique lui-même a appelé à viser les établissements scolaires et nous avons eu le courage de le dire", a ajouté cette représentante du collectif, qui aurait préféré donner au collège le nom de "Rose centifolia", une fleur cultivée dans cette vallée proche de la ville de Grasse. Lundi, on a également appris que le futur lycée de l'Est lyonnais serait aussi nommé "Arnaud-Beltrame".