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Malgré une faible mortalité chez les jeunes, le Covid n'est pas sans conséquence

Victor Dhollande et Angèle Chatelier, édité par Ugo Pascolo - Mis à jour le . 2 min

Si la mortalité chez les 15-44 ans du Covid représente 0,5% du total des morts recensés depuis le début de l'épidémie, les conséquences d'une infection ne sont pas à négliger. Pas moins de 235 patients Covid de moins de 50 ans sont actuellement en réanimation. Mais c'est sans compter sur ces jeunes qui subissent des séquelles pendant de longs mois. 

"Nous pouvons encore nous donner une chance d'éviter le confinement" a affirmé vendredi soir le Premier ministre Jean Castex à l'issue d'un conseil de défense. Dans cette courte allocution, le chef du gouvernement a annoncé notamment la fermeture des frontières, sauf "motif impérieux", aux pays extérieurs de l'Union européenne, mais n'a pas évoqué les jeunes. Pourtant, une chronique de Gaspard Koenig parue dans Les Echos la semaine dernière est devenue virale. Dans ce billet, le philosophe s'interroge sur cette partie de la population qui subit de plein fouet les conséquences des mesures sanitaires pour sauver leurs aînés. Il affirme notamment qu'on dénombre seulement 60 morts du coronavirus chez les 15-44 ans. Un chiffre quelque peu sous-estimé. 

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0,5% des 75.620 décès recensés concernent les 15-44 ans

Car en consultant le nombre de morts du Covid-19 par classe d'âge avec les chiffres de Santé publique France et de l’Institut national d’études démographiques (Ined), on constate qu'un peu plus de 400 personnes qui ont jusqu'à 44 ans ont succombé à la maladie en France. Soit 0,5% des 75.620 décès recensés depuis le début de l’épidémie. À l'inverse, on observe que 93% des morts du coronavirus ont 65 ans ou plus et qu'en moyenne les victimes de la pandémie ont 81 ans. 

Si la mortalité est donc infinitésimale chez les 15-44 ans, cela ne signifie pas pour autant que le Covid-19 ne les frappe pas durement. Pas moins de 235 patients Covid de moins de 50 ans sont actuellement en réanimation. Mais c'est sans compter sur ces jeunes qui ont attrapé le virus, et sont sortis de l'hôpital avec des séquelles pendant de très longs mois. Les "Covid longs" pourraient représenter jusqu'à 30% de l'ensemble des malades, selon une étude de l'hôpital Hôtel-Dieu à Paris

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"J'ai 24 ans, je suis à l'hôpital en soins intensifs de cardiologie"

Parmi ces malades, Guillaume, 24 ans, qui a contracté le coronavirus en juin dernier et développé depuis une myocardite, une inflammation du muscle cardiaque. S'il pensait au départ avoir un "Covid light avec perte de goût et d'odorat", il se rend compte quelques semaines plus tard qu'il a développé cette pathologie. "J'ai 24 ans, je suis à l'hôpital en soins intensifs de cardiologie", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. "Dans la chambre d'à côté il y a une personne qui a fait un infarctus, un autre a fait un AVC... moi je suis au milieu à me demander si je mérite vraiment d'être là, et on me fait comprendre que oui." 

Et les choses ne s'arrêtent pas là pour Guillaume. En plus d'un traitement médicamenteux, il doit surveiller sa tension. "À 24 ans on n'a pas de tensiomètre [normalement]. [...] Dès que j'entends le mot 'Covid' j'y repense". Et de conclure : "À cause de ça [du coronavirus, ndlr] je vais être sujet à des maladies cardiovasculaires dans 20/30 ans. Il va y avoir tout un enchaînement de conséquences que je découvre un peu au jour le jour."

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