Plusieurs milliers de sapeurs-pompiers professionnels sont attendus mardi après-midi à Paris pour une manifestation nationale. Ils dénoncent notamment leurs conditions de travail, des suppressions de postes et réclament l'augmentation de leur prime de feu.
Ce défilé, qui doit démarrer à 14 heures de la place de la République pour s'achever vers 18 heures place de la Nation, poursuit un mouvement de grève entamé en juin pour les mêmes motifs. Les médecins et les personnels soignants s'y joindront, notamment ceux des urgences, également en grève depuis 7 mois.
Un important mouvement de grève
Très suivi selon les syndicats, la grève des pompiers n'a toutefois pas entraîné de perturbations majeures, ces derniers étant astreints à un service minimum. "Nous sommes dans une situation que l’on pourrait qualifier de gravissime. Beaucoup de nos collègues sont déterminés ", a expliqué à Europe 1 André Goretti, président du FA/SPP-PATS, premier des neuf syndicats de pompiers professionnels, qui appellent tous à manifester. Les sapeurs-pompiers demandent également a être reçu par le ministre de l’Intérieur et le chef du gouvernement.
Les syndicats attendent plusieurs milliers de manifestants mardi, et jusqu'à "10.000" pour André Goretti. "Il n’y a aucune intention de violence, il s’agit seulement d’être entendu. Ça n’est pas un plaisir de venir à Paris pour manifester, on n’est pas dans un contexte folklorique : les collègues attendent une réponse par rapport à ce qui est vécu dans nos casernes." Selon les organisations syndicales, la grève a été suivie ces derniers mois dans 90% des SDIS. Devant l'Assemblée nationale cet été, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait, lui, avancé un chiffre de "5%" de grévistes.
Dégradation des conditions de travail
Les sapeurs-pompiers déplorent l'augmentation constante du nombre d'interventions, notamment les missions d'assistance médico-sociale (carences ambulancières, assistance de personnes âgées...) qui ont explosé ces dernières années alors qu'elles ne font au départ pas partie de leur cœur de métier, l'urgence. Les syndicats réclament au niveau salarial une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes, ainsi qu'une meilleure protection face aux agressions dont le nombre augmente chaque année.
"On n'a rien obtenu depuis le début du mouvement en juin. Malheureusement, le gouvernement, qui fixe et peut modifier les règles, et les collectivités locales, qui nous payent, se renvoient la balle sur ces sujets", a déploré Yannick Tenesi, secrétaire général du SNSPP-PATS, un autre syndicat mobilisé. Les pompiers professionnels représentent environ 16% des 247.000 pompiers français (environ 40.000 personnes).