Les retraités vont manifester une nouvelle fois, jeudi, à l'appel de neuf syndicats et associations. Des manifestations et des rassemblements sont prévus dans 130 villes à travers la France. Les retraités dénoncent notamment le quasi-gel des pensions alors que le gouvernement a déjà ouvert la porte à un aménagement en faveur des ménages modestes. Mais Didier Hotte, porte-parole des retraités Force ouvrière (FO), affirme jeudi au micro d'Europe 1 que tous les retraités doivent recevoir le même traitement.
"Les retraités n'acceptent toujours pas l'application de la hausse de la CSG, parce qu'ils considèrent que ce sont tous les retraités qui devraient être exonérés de cette hausse", dénonce Didier Hotte. Face à la fronde, en décembre dernier, Emmanuel Macron avait annoncé l'annulation de la hausse de cette taxe pour les retraités vivant seuls qui touchent moins de 2.000 euros par mois (ou moins de 33.000 euros par an s'ils sont en couple).
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Pour une réindexation de toutes les retraites sur l'inflation
Autre point d'achoppement avec les annonces du gouvernement : le quasi-gel des pensions de retraites, sauf pour les retraités les moins aisés. "On a entendu des rumeurs sur une revalorisation différenciée d'une partie des retraites, c'est-à-dire qu'on appliquerait une revalorisation indexée sur l'inflation uniquement aux petites retraites", rappelle Didier Hotte au micro d'Europe 1.
"Bien entendu, on est content pour ceux à qui cela bénéficierait. Mais ce que l'on nous propose, c'est de faire une appréciation à la tête du client. De ce point de vue, le gouvernement est en train de donner de mauvais signaux aux retraités. On nous dit : 'Peut-être que vous êtes un peu plus pauvres. Peut-être que c'est de notre faute mais on va essayer de rectifier pour ceux qui sont le plus touchés.' Or c'est un droit, et il faut l'appliquer à tout le monde, sinon on n'est plus en République."
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Pour réaliser des économies, le gouvernement prévoit en effet de sous-revaloriser les pensions de 0,3% en 2019 et en 2020, nettement en deçà de l'inflation qui tourne actuellement à 1,9%. Une "désindexation" qui induit un manque à gagner pour les retraités.
D'autres revendications concernant notamment la dépendance
Par ailleurs, les revendications se sont étendues au sujet de "la prise en charge de la perte d'autonomie", au cœur de la future réforme de la dépendance, et à "l'amélioration des pensions de réversion", point sensible de la réforme des retraites. "Nous travaillons fortement sur la réversion", a souligné Maud Giloux (CFE-CGC), tandis que Jacqueline Valli (CFTC) a prévenu : "On sera très vigilants, on ne lâchera pas sur ce dossier".