Plus de 7.400 membres des forces de l'ordre seront déployés mercredi lors de la manifestation du 1er-Mai à Paris, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui promet la "plus grande vigilance" face à la présence annoncée de "1.000 à 2.000 activistes radicaux". "Demain à Paris, un dispositif fort sera mis en place et plus de 7.400 policiers et gendarmes seront mobilisés", a affirmé Christophe Castaner lors d'un point presse au ministère de l'Intérieur.
Au total, 190 motos circuleront aux alentours des manifestations. Ces motos ne sont pas "des voltigeurs", a insisté le ministre : "c'est un moyen de transport" qui doit permettre aux forces de l'ordre de se déplacer "rapidement", "en aucun cas, elles ne seront utilisées dans la gestion de la manifestation". Des drones serviront également à sécuriser le défilé. Des "contrôles préalables" et des "interpellations" ont eu lieu dès mardi matin, a par ailleurs indiqué Christophe Castaner sans vouloir en préciser le nombre. Il a notamment évoqué le cas d'un homme arrêté avec "un sac qui contenait une matraque télescopique, un couteau à cran d'arrêt et des gants coqués" dans le 10ème arrondissement de Paris.
1.000 à 2.000 activistes radicaux attendus
Le ministre de l'Intérieur redoute la présence de "1.000 à 2.000 activistes radicaux", lors des manifestations du 1er-Mai, après de nombreux appels à transformer Paris en "capitale de l'émeute" auxquels le gouvernement entend répondre avec un dispositif "d'ampleur exceptionnelle". "D'après les informations dont nous disposons, 1.000 à 2.000 activistes radicaux, possiblement renforcés d'individus venant de l'étranger, pourraient tenter de semer le désordre et la violence. Ils devraient être rejoints par plusieurs milliers de ce qu'il convient désormais d'appeler des 'ultra jaunes', ces 'gilets jaunes' qui se sont peu à peu radicalisés", a souligné Christophe Castaner.
Il a évoqué "quelques dizaines d'activistes radicaux qui pourraient venir de l'étranger", ajoutant qu'il y avait eu "coopération avec les pays voisins" et que "quelques arrêtés individuels" d'interdiction d'entrer sur le territoire français avaient été signés. "À Rennes, Montpellier, Toulouse ou à Nancy, des éléments radicaux susceptibles de se livrer à des actions violentes ne manqueront pas de tenter de s'infiltrer dans des cortèges syndicaux, nous suivrons ces manifestations avec la plus grande vigilance", a également mis en garde le ministre de l'Intérieur.
Un dispositif "d'ampleur exceptionnelle"
Le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez a de son côté promis mardi un dispositif sécuritaire d'"ampleur exceptionnelle" pour le 1er-Mai à Paris. "Nous ne tolérerons aucune exaction. Le dispositif qui sera mobilisé sera un dispositif d'ampleur exceptionnelle, mobile, réactif, qui nous permettra d'aller percuter les groupes qui commettront des exactions, de procéder au maximum d'interpellations", a précisé Laurent Nuñez lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Le secrétaire d'État, qui a parlé d'une "une journée très compliquée", a évoqué les "appels à manifester de certains leaders des 'gilets jaunes', de la mouvance ultra-gauche et de la mouvance anarco-autonome".
Une manifestation déclarée qui devait partir du Panthéon dans la matinée a par ailleurs été interdite par la préfecture de police, car elle "présente des risques de troubles à l'ordre public et d'atteinte à la sécurité des personnes et des biens", notamment "au regard de la présence attendue d'éléments à haute potentialité violente".