Trois mois après le plan d’urgence du gouvernement, les personnels hospitaliers sont de retour dans la rue vendredi pour déclarer leur amour au service public mais aussi crier leur colère face aux mesures du gouvernement. Ils auront une rose rouge à la main, en ce jour de Saint-Valentin. Malgré les primes, les remises de dette et rallonges budgétaires, le feu couve toujours à l’hôpital. Europe 1 était à Strasbourg, où le personnel du CHU ne voit aucune amélioration depuis les annonces d’Agnès Buzyn, la ministre de la Santé.
Pas d'amélioration sur le terrain
Besançon : l’enfer, l’hôpital de Dijon : la catastrophe. En Lorraine : idem, comme à Strasbourg. Voici l’état des lieux signé par un chirurgien strasbourgeois. "C'est sans doute la méthode Coué. Si on se répète toute la journée que ça va mieux, peut-être qu’à la fin ça ira", explique ironiquement Martin, manipulateur radio au CHU.
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"Plus sérieusement, sur le terrain on ne peut pas parler d’amélioration. Pour donner un exemple, les manipulateurs radio qui travaillent dans les services d’urgences ne bénéficient pas de la prime pour les services d’urgence, alors même que la ministre avait annoncé que ce serait le cas. Dire que le problème est en voie d’amélioration, c’est largement prématuré", ajoute-t-il.
"Autant l’année dernière, il y a eu des annonces qui ont pu amener pour certain un optimisme. Là maintenant, l’optimisme est très descendu", souligne Florent Creutin, membre de la CFDT des hôpitaux de Strasbourg. En cette nouvelle journée de mobilisation, le personnel hospitalier entend être une épine dans le pied de la ministre.