Plusieurs centaines de personnes manifestaient vendredi à Paris et à Nantes contre "toutes les violences faites aux femmes", et pour demander la libération de Jacqueline Sauvage, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
"Le machisme tue tous les jours". Répondant à l'appel d'associations féministes, le cortège parisien, parti de Bastille en direction de la place de la République, scandait "Solidarité avec les femmes du monde entier", "quand je te dis non c'est non", "le corps des femmes n'est pas un butin de guerre !" ou encore "ni curé, ni rabbin, ni imam, notre corps nous appartient !". En lettres rouges, des banderoles affirment que "le machisme tue tous les jours" ou que "le féminisme n'a jamais tué personne". "Solidarité avec les femmes agressées, avec les peuples bombardés", peut-on lire sur une affiche accrochée au vêtement d'une manifestante.
Objectif : "réinvestir l'espace public". "On dénonce toutes les violences faites aux femmes : patronat, conjugales, guerre", a expliqué Anna Azaria, présidente de l'organisation Femmes Égalité. À Nantes, environ 400 personnes selon la police, essentiellement des femmes, sont parties vers 18h00, en silence et à un rythme lent, de la place du Commerce et ont parcouru les grands axes du centre. L'objectif de cette marche est de "réinvestir l'espace public car trop souvent il est le terrain de violences faites aux femmes", a expliqué Joëlle Kérivin, présidente de l'Espace Simone de Beauvoir, à l'initiative de cette marche, rejointe par plusieurs associations et soutenue par la ville de Nantes.
Appels à la libération de Jacqueline Sauvage. "Libérez Jacqueline Sauvage !" ont scandé les manifestants alors que Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, a vu jeudi sa demande de libération conditionnelle de nouveau rejetée par la justice, après une grâce partielle du président. La ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol a présenté mercredi en Conseil des ministres un 5e plan triennal de lutte contre les violences faites aux femmes, comportant 122 mesures, dont la création de 350 places d'hébergement d'urgence supplémentaires.
Plus de 220.000 femmes sont victimes chaque année en France de violences conjugales. Selon une enquête de l'Ined publiée cette semaine, 62.000 femmes ont été victimes de viol ou tentative de viol dans les 12 derniers mois. En 2015, 122 femmes sont décédées, victimes de leurs conjoints, compagnons ou "ex", soit une tous les trois jours, selon le ministère de l'Intérieur.