Encore une forte mobilisation pour le quatrième week-end de rassemblements contre le pass sanitaire en France. Alors que l'extension de cet outil de lutte contre l'épidémie de Covid-19 va entrer en vigueur lundi, quelque 237.000 personnes, dont 17.000 à Paris, ont défilé samedi un peu partout dans l'Hexagone, soit la plus forte mobilisation jusqu'à présent, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Des appels à se rassembler avaient été lancés dans plus de 150 villes, et ce alors même que le pass sanitaire a été validé jeudi par le Conseil constitutionnel.
"La goutte d'eau qui a fait déborder le vase"
C'est d'ailleurs ce dernier épisode qui a motivé Jean et Mélanie, rencontrés par Europe 1 à Paris, à manifester pour la première fois. "On attendait le 5 août, avec la décision du Conseil (constitutionnel)", confirme Jean à notre micro. "C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", abonde Mélanie.
Autour d'eux, le cortège est hétéroclite. "Macron, ton pass, on en veut pas !" scande des contestataires. Alors que la loi sur l'extension du pass sanitaire a été promulguée vendredi et qu'il faudra montrer patte blanche pour accéder à la plupart des lieux publics dès lundi, les manifestants dénoncent une obligation vaccinale déguisée. Des drapeaux français, des "gilets jaunes" et quelques badges de syndicalistes sont repérables.
En plus d'Emmanuel Macron, les participants ont une nouvelle cible. "Laurent Fabius, par exemple, qui est président du Conseil constitutionnel", s'écrie une femme. A l'approche du 9 août, Tess, elle, se dit acculée. Non vaccinée, elle subira les restrictions si elle ne se fait pas tester régulièrement. "Je ne comprends pas pourquoi on m'interdit d'aller au restaurant et d'aller au cinéma, alors qu'au final j'ai mon masque, toujours", se désole-t-elle. Beaucoup autour d'elles sont révoltés de devoir montrer un pass pour accéder aux lieux publics ou pour continuer à toucher un salaire.
"Si à la rentrée ils ne veulent plus de moi, ils feront leur ménage !"
Dans la foule, il y a quelques blouses blanches et d'autres professionnels qui craignent d'être soumis, à leur tour, à l'obligation vaccinale. "Je travaille chez des particuliers. Je ne suis pas vaccinée et je ne serai pas vaccinée. Et si à la rentrée ils ne veulent plus de moi, ils feront leur ménage !" tempête Karine, une femme de ménage. "J'en ai rien à faire." Comme elle, ils sont nombreux à ne pas être résignés. Un nouveau rendez-vous est déjà fixé pour la semaine prochaine.
A 19h, les autorités recensaient 198 actions dans le pays. Il y a par exemple eu quatre cortèges à Paris. 35 interpellations et sept blessés légers étaient dénombrés parmi les forces de l'ordre. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, près de 37.000 personnes ont été comptabilisées dans les différents cortèges.