Des milliers de commerçants et indépendants se sont rassemblés lundi dans plusieurs grandes villes de France pour alerter sur la situation de leurs établissements, fermés car jugés non essentiels, à la veille d'une intervention d'Emmanuel Macron.
À Lyon, plus d’un millier de personnes ont défilé entre la place Bellecour et la place des Terreaux dans une ambiance festive, au son de la musique d’un DJ. À l’appel de plusieurs organisations comme l’UMIH (Union des métiers de l’industrie hôtelière), la FNH (Fédération nationale de l’habillement) ou encore Les Toques blanches, une association de restaurateurs lyonnais, le mouvement interprofessionnel était regroupé autour du slogan commun: "Laissez-nous travailler !" Pour Anne Delaigle, représentante du collectif "Au nom des indépendants", "d’incohérences en inepties, le gouvernement a réussi à nous faire parler d’une seule voix".
Des commerçants "effacés"
À Grenoble, 800 manifestants vêtus de noir étaient venus de toute l'Isère et même de la Savoie, parmi lesquels de nombreux restaurateurs. Les deux-tiers d'entre eux ont mis un genou à terre pour symboliser la proportion d'établissements craignant pour leur survie à la suite de ce deuxième confinement.
"Un désastre", a souligné Danièle Chavant, présidente de l'UMIH 38 qui avait appelé à la manifestation. "Restaurateurs, hôteliers, cafetiers, discothécaires, traiteurs et saisonniers, nous sommes effacés du paysage économique".
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Alors que le président de la République doit détailler mardi soir l’assouplissement du protocole sanitaire et une réouverture sous conditions de certains commerces, Jean-Sébastien Veilleux, président de la FNH pour Auvergne-Rhône-Alpes, estime que son "secteur ne peut pas travailler si les bars et restaurants ne sont pas ouverts, dans des villes à moitié mortes, et si l’activité économique ne reprend pas dans son ensemble".
"Éviter un troisième confinement"
Figés dans des tenues noires, entre 100 et 150 commerçants, artisans et intermittents du spectacle ont scandé en chœur "tous essentiels", avant de s’écrouler au sol, dans un simulacre de mort, sur la place du Grand théâtre de Bordeaux.
Parmi eux, des barbiers, brocanteurs, tatoueurs, professionnels de l’événementiel, patrons de boîtes de nuit, les "visages des métiers en souffrance", selon Élise Martimort, conceptrice de robes de mariées et l’une des organisatrices de ce "flashmob". Des annonces présidentielles, elle n'attend pas "une solution pansement mais de vraies solutions et un étalement des responsabilités. On veut surtout éviter un troisième confinement. Plus jamais ça !"
Le plus dur ? "L'incertitude"
À Tarbes, quelque 200 petits commerçants, restaurateurs, hôteliers et artistes se sont rassemblés devant la préfecture des Hautes-Pyrénées pour crier leur "peur de mourir".
Pour Thierry Galeazzi, représentant UMIH pour le village de Saint-Lary-Soulan, réputé pour sa station de ski, le plus difficile est de "rester dans l'incertitude, surtout que (le) chiffre d'affaires de la saison d'hiver conditionne" le reste de l'année.
Mêmes images de manifestants en noir à Quimper où 150 à 200 professionnels, selon les organisateurs, se sont réunis devant la préfecture du Finistère, sous le slogan "Fermer tue". Sur des pancartes rouges, on pouvait également lire : "Qui peut imaginer Noël et le réveillon sans bars, restaurants et discothèques ?"