L'inquiétude grandit à l'Île Maurice, sous la menace d'une catastrophe écologique, après qu'un pétrolier contenant 4.000 tonnes de carburant s'est échoué dans cette zone maritime protégée. Samedi, la France a envoyé des équipes et du matériel depuis La Réunion, a indiqué Emmanuel Macron, estimant que "lorsque la biodiversité est en péril, il y a urgence d'agir". Mais sur place, les habitants ont déjà commencé à se mobiliser pour tenter, à leur échelle, de sauver leur île, comme dans le lagon de la commune de Mahébourg.
Là-bas, les rochers, la plage, les crabes, les oiseaux : tout est couvert de pétrole. Une vision d'horreur pour Connie, propriétaire d'une auberge en bord de plage. Mais une fois le choc passé, cette habitante s'est mise en action avec ses voisins et des pêcheurs locaux. "On a enfilé des gants, des chaussures, on a enlevé avec les moyens du bord", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1. "On avait pris des seaux en plastique pour essayer de remplir des barils. Et les ONG sont aussi venues avec des boudins en paille de canne pour essayer de protéger le rivage".
"Retrouver les poissons en train de danser"
L'objectif de ces boudins de fortune est de contenir tant bien que mal la marée noire, mais cette mobilisation ne suffit pas pour effacer les traces de la catastrophe. C'est pourquoi, pour Connie, l'annonce d'une aide envoyée par la France est une bouffée d'oxygène : "notre dernière chance". "J'espère qu'ils trouveront une solution, que les gens pourront venir nettoyer tout ça en profondeur pour retrouver les poissons en train de danser devant notre terrasse", dit-elle encore. "On croise les doigts".
Et cette habitante le promet : elle sera tous les matins dès l'aube à pied d'oeuvre sur la plage pour nettoyer. Mais elle reste en colère et souhaite que les coupables de ce drame soient retrouvés et condamnés.