Une voiture en feu projetée contre une agence bancaire. Voilà l'incident qui a mobilisé une trentaine de pompiers dimanche 10 mars dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Une commune dans laquelle résident la plupart des 11 nouveaux individus interpellés dans le cadre de la mort du jeune Thomas, 16 ans, poignardé lors d'un bal à Crépol dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier.
Invitée d'Europe 1 soir, ce mardi, Marie-Helène Thoraval, la maire (DVD) de Romans-sur-Isère a confirmé ce "regain de délinquance" qui empoisonne la vie des habitants, notamment dans ce quartier sensible de la Monnaie. L'édile évoque, pêle-mêle, "des actes d'incivilité qui sont manifestes sur le territoire de la ville", mais aussi "des délits de fuite, des refus d'obtempérer, des mises en œuvre de rodéos...".
Des "actions ponctuelles"
Une situation dégradée, qui s'était pourtant légèrement améliorée après le drame de Crépol, selon Marie-Hélène Thoraval. Si elle reconnaît que les autorités prêtent "une attention toute particulière à la commune", assurant bénéficier notamment de "renforts en cas de situations difficiles", elle estime aussi que ces dispositifs constituent des "actions ponctuelles" tandis que sa commune nécessiterait "une politique qui s'inscrit sur le long terme avec la volonté de circonscrire ces phénomènes de délinquance".
>> LIRE AUSSI - Mort de Thomas : la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, de nouveau menacée
Marie-Hélène Thoraval prend ainsi l'exemple du trafic de drogue pour illustrer la complexité de la situation. "Il y a effectivement des opérations 'place nette' qui sont faites par la police nationale et avec du renfort. Mais lorsque vous attaquez un point de deal, ce que vous allez démonter ou détruire le jour J, on le retrouvera ailleurs à J+2".
Des réponses jugées insuffisantes
Sans chercher à "renverser la table", la maire de Romans-sur-Isère estime toutefois que les réponses apportées par les services de l'État sont, pour l'heure, insuffisantes. "On nous parle d'un Beauvau de la prévention de la délinquance. Mais il faudrait un Beauvau du traitement de la délinquance", estime-t-elle. Selon elle, les mesures actuelles ne sauraient produire les effets escomptés en raison du profil des délinquants. "Ce sont des gens qui n'ont absolument pas les mêmes codes que nous. Ces mesures pourraient s'appliquer à des gens qui ont une éducation. Mais là, nous sommes face à des gens qui, pour certains, ne sont pas civilisés", conclut-elle.