Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine ou à la violence" visant les propos racistes tenus par le président d'un club nautique de la ville, a indiqué mardi la procureure dans un communiqué.
Deux élus assistaient à la réunion
Evoquant le problème des incivilités lors d'une réunion sur le port de plaisance de la Pointe-Rouge organisée sous l'égide de la métropole Aix-Provence-Marseille, le 22 février, Christian Tommasini avait évoqué l'éventualité d'une "ratonnade", s'en prenant en des termes très virulents et péjoratifs à des personnes qualifiées d'"Arabes", selon des propos rapportés par le média d'investigation locale Marsactu, enregistrement de la séance à l'appui.
Le parquet de Marseille a ouvert son enquête pour le chef de "provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée". Deux élus, un vice-président LR de la Métropole et une élue du Printemps Marseillais, la majorité de gauche à la tête de la ville, assistaient à ce conseil. Dès la révélation de ces propos mardi, des élus de droite, de gauche et LREM de Marseille ont vivement condamné les propos racistes tenus Christian Tommasini.
"Je ne ferais jamais un truc comme ça"
Jugeant cette polémique "complètement ridicule", ce dernier, président bénévole du Yachting Club de la Pointe-Rouge, a confirmé avoir tenu ces propos, expliquant "que ses mots (avaient) dépassé (s)a pensée". Revenant sur le terme de "ratonnade", il a poursuivi : "Je ne ferais jamais un truc comme ça". "Aucun Français, quelles que soient ses origines, ses idées ou sa couleur de peau, ne mérite les propos stigmatisants qui ont été tenus. Ce n'est pas acceptable", a condamné sur Twitter la présidente LR de la métropole Martine Vassal.
Dénonçant sur Twitter des propos "abjects et inacceptables", le maire de Marseille Benoît Payan (PS) a assuré que la ville "suspend(ait) toutes ses relations avec cette association". La mairie avait annoncé son intention de faire un signalement auprès de la procureure de la République. Dans la journée de mardi, ces propos ont déjà été signalés au parquet par l'association SOS Racisme et le collectif marseillais "Trop jeune pour mourir", qui mobilise les habitants des cités contre la violence.
Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. Les propos du Président de l’YCPR sont abjectes et inacceptables.
— Benoît Payan (@BenoitPayan) April 27, 2021
La Ville de Marseille suspend toutes ses relations avec cette association. https://t.co/8NI20r54gn
Du côté de LREM, la députée Claire Pitollat a fustigé des propos "choquants et inadmissibles". Son homologue Alexandra Louis, dénonçant des paroles "abject(e)s", a mis en cause l'attitude de Didier Réault, le vice-président de la Métropole délégué à la mer et au littoral, présent à la réunion, qui aurait dû "stopper net cette intervention raciste" et "faire un article 40 pour saisir la justice". Sur Twitter, ce dernier a précisé qu'il ne "cautionn(ait) aucunement" ces paroles.