Les blocages de la bioraffinerie de La Mède, près de Marseille, et des terminaux pétroliers du Grand port maritime de Marseille-Fos, opérés par Fluxel, ont été levés vendredi, selon des sources syndicales et la direction de TotalEnergies. La Mède produit de petits volumes de biodiesel et autres biocarburants. TotalEnergies possède trois raffineries conventionnelles ailleurs dans le pays, à Gonfreville en Seine-Maritime, Donges en Loire-Atlantique et Feyzin dans le Rhône. Jusqu'à vendredi, seule la troisième était en service.
Les expéditions de carburants peuvent reprendre
"Le quart du matin sur la plateforme de La Mède a voté non gréviste, donc les manœuvres de préparation au redémarrage de la raffinerie peuvent reprendre, ainsi que les expéditions de carburants", a indiqué une source syndicale à l'AFP. La grève "a été levée ce matin", a confirmé à l'AFP Fabien Cros, délégué et porte-parole CGT du site. Mais même si la grève reconductible prend fin à la bioraffinerie de TotalEnergies La Mède, "cela ne veut pas dire qu'on ne continuera pas sous une forme ou une autre", a-t-il poursuivi, estimant que "la motivation des salariés" n'était pas remise en cause face à "un gouvernement jusqu'au-boutiste et radical".
La direction a souligné de son côté que le mouvement social a été levé à 4 heures du matin, permettant ainsi la "reprise des expéditions et le lancement du démarrage des installations de la bioraffinerie". Pour les activités de production, "nous ne sommes pas sûrs de pouvoir redémarrer les installations dès cette semaine sans mettre le personnel en danger", a toutefois prévenu M. Cros, alertant sur l'état très dégradé des unités de production. Les activités de dépôt, elles, devraient en revanche pouvoir reprendre plus rapidement, selon lui.
Mouvement levé jeudi au port de Marseille-Fos
Chez Fluxel, qui gère les terminaux pétroliers du grand port maritime de Marseille-Fos, "le mouvement a été levé hier (jeudi) soir", selon la même source syndicale qui a annoncé la fin du mouvement à La Mède. Une "reprise partielle des activités a été votée", qui sera effective sous 48 heures, a confirmé à l'AFP Pascal Galéoté, représentant CGT de Fluxel. Mais "on va décider de nouvelles modalités d'action dans les prochaines jours", a-t-il ajouté, précisant que 73 navires attendaient toujours dans la rade de Fos-sur-Mer de pouvoir décharger pétrole brut, produits raffinés (gasoil, essence) ou produits chimiques.
"On adapte notre stratégie" car "l'objectif est de durer dans le temps", a poursuivi Pascal Galéoté. "Il risque d'y avoir encore des appels à des manifestations, mais on va vers une levée du mouvement reconductible de grève, il y a une part de fatalisme et de découragement face à l'inflexibilité gouvernementale, pas d'acceptation mais beaucoup de rancœur et d'amertume qui laisseront des traces", a commenté pour sa part la source syndicale ayant annoncé la fin du mouvement à La Mède et Fluxel.
Du côté de la raffinerie de Donges, à l'arrêt depuis plusieurs semaines pour des raisons techniques, la CFDT a également annoncé vendredi la suspension de son mouvement de grève, qui pourrait permettre le redémarrage des expéditions depuis les dépôts. Toujours selon la CFDT, la suspension du mouvement a également été décidée par la CGT, majoritaire sur ce site.
Grève suspendue jusqu'au 13 avril à la raffinerie TotalEnergies de Donges
La grève contre la réforme des retraites, entamée le 7 mars à la raffinerie TotalEnergies de Donges en Loire-Atlantique, a été suspendue vendredi jusqu'au 13 avril, ont annoncé les syndicats, qui appellent à une nouvelle mobilisation les 13 et 14 avril. "C'est la fin d'un cycle et le début d'un autre. Nous avons pris acte de l'entêtement du président et avons conclu que ce mouvement allait durer sur le temps long", a déclaré Fabien Privé Saint-Lanne, délégué syndical CGT (majoritaire), à la sortie d'une assemblée générale.
"Emmanuel Macron a fait le choix d'un bras de fer long et difficile", a-t-il ajouté. "Nous allons être le cauchemar d'Emmanuel Macron, son chewing-gum et nous ne lâcherons rien. Ce n'est pas un échec mais une pause pour reprendre dès la semaine prochaine", a-t-il expliqué. Entamée le 7 mars dernier, la grève a duré 5 semaines. Un nouveau préavis de grève a été déposé les 13 avril et 14 avril, à l'orée de la décision du Conseil constitutionnel sur le projet de réforme des retraites et sur le référendum d'initiative partagée.