Un collectif d'habitants et de personnalités dénoncent dans une lettre ouverte "l'incurie" de la mairie de Marseille après l'effondrement d'immeubles vétustes qui a fait 8 morts, et appellent à la mobilisation de "moyens importants pour éradiquer le mal-logement". À l'initiative du collectif citoyen "Marseille en commun", l'appel adressé au ministre du Logement, Julien Denormandie, a été signé par une cinquantaine de personnalités comme le réalisateur marseillais Robert Guédiguian, la comédienne Ariane Ascaride, le député européen José Bové mais aussi par des militants associatifs ou encore des urbanistes.
"L'incurie tue !" "Le maire et ses adjoints ne peuvent se défausser, comme ils l'ont fait jusqu'alors. Leur responsabilité est patente en tant qu'organisateur, comme le dit la loi, de la stricte surveillance des logements. En matière de logement, de santé publique et de sécurité des habitants, il y a une obligation de résultat du maire. L'incurie tue !", écrit le collectif dans une tribune publiée sur le site du Monde. "Ce drame nécessite un sursaut des pouvoirs publics mais aussi une participation citoyenne de tous les acteurs qui, depuis des années, alertent sur la situation. Il y a urgence à mettre en oeuvre au plus vite dans le centre-ville de Marseille une opération d'intérêt national (OIN) mobilisant, dans le cadre d'un plan État-région-métropole-ville, des moyens importants pour éradiquer le mal-logement dans notre cité", poursuivent les auteurs de la lettre.
Pour l'organisation d'une conférence citoyenne. "Ce plan ne peut être confié seul au maire et aux autorités publiques qui ont failli et qui trouveront l'aubaine, à la suite de ce drame, pour poursuivre leur politique de gentrification et de chasse des 'pauvres' du centre-ville", ajoutent-ils. Ils demandent au ministre du Logement et au préfet des Bouches-du-Rhône l'organisation d'une conférence citoyenne "pour répondre à l'urgence du mal-logement" placée sous l'égide de la Commission nationale du débat public qui tirera au sort un jury citoyen. Ces habitants formés par "les acteurs locaux (publics, associatifs et citoyens) à l'état de la situation" organiseront les auditions et le débat public au cours du premier trimestre 2019, expliquent-ils.