À Marseille, la DZ Mafia ne se contente plus du trafic de drogue
Le trafic de drogue ne semble plus suffire pour la DZ Mafia, le plus puissant gang de narcotrafiquants marseillais. Les membres se sont mis à racketter, à menacer, à mettre en place des extorsions de fonds. Des activités qui peuvent rappeler une activité criminelle plus traditionnelle.
Extorsion de fonds, menaces, rackets... À Marseille, les narcotrafiquants ne se contentent plus de vendre des stupéfiants et commencent à adopter les méthodes des bandes organisées plus traditionnelles, comme le grand banditisme corse, c'est notamment le cas du plus puissant gang marseillais, la DZ Mafia.
Des échanges avec le milieu corse
Nicolas Besson, le procureur de Marseille, en veut pour preuve deux affaires récentes, l'assassinat en bande organisée d'un proche du rappeur SCH, en août dernier à La Grande Motte, et un gérant de boîte de nuit en périphérie de la cité phocéenne, extorqué de plusieurs milliers d'euros et menacé de mort. "On arrive dans l'établissement, on commence à semer du désordre, on propose son propre service de sécurité que l'on veut imposer au propriétaire pour finalement aboutir à la mainmise de l'établissement", explique-t-il.
Dans ces deux affaires, les mêmes commanditaires, dont certains détenus membres de la DZ Mafia et le même commando pour exécuter les ordres. Le procureur évoque aussi des échanges entre le milieu corse et les membres de la DZ Mafia, mais impossible à ce stade de savoir s'il s'agit d'une alliance de circonstance ou d'une nouvelle organisation criminelle qui prend forme.
Douanes, police, justice, quels moyens ?
Pour Bruno Bartocetti, responsable pour la zone sud du syndicat Unité, douanes, police et justice manquent de moyens suffisants pour lutter efficacement contre la DZ Mafia, et autres organisations criminelles. "Dans les ports par exemple, rendez vous compte que l'on ne contrôle que 2% des conteneurs. En France, il fait qu'on se donne les moyens pour obtenir de meilleurs résultats. Même si l'on obtient des résultats probants, avec des interpellations en nombre. Mais il fait aller plus loin."
Et parmi les solutions avancées par le syndicaliste, la création de parquets spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée. Projet évoqué par le gouvernement Barnier mais tombé à l'eau après la censure du gouvernement. "Il fait également travailler sur la création d'un statut du repenti, qui a fait ses preuves en Italie. Ensuite, il faut taper au portefeuille et permettre des saisies rapides."
Un autre trou dans la raquette dans la lutte contre les narcotrafiquants : leur capacité à gérer leur réseau depuis leur cellule de prison. "Si on évoque des magistrats spécialisés, il faut aussi réfléchir à des pensions spéciales" conclut Bruno Bartocetti.