Dans les hôpitaux, le manque de personnel hospitalier se fait sentir. D'autant que, depuis la crise du Covid, quelques milliers de soignants sont suspendus faute d'avoir reçu une vaccination complète contre le coronavirus. La France est le seul pays, avec la Grèce, qui refuse toujours de les réintégrer. Pourtant, dans les hôpitaux, le retour des collègues récalcitrants pourrait permettre au personnel, souvent débordé, de respirer un peu.
0,3 % de soignants non-vaccinés
À l'hôpital de la Timone à Marseille, Sonia, aide-soignante, est épuisée à la sortie de son service. Elle déplore une dégradation des conditions de travail depuis la mise à l'écart des non-vaccinés. "Souvent, on est obligé de compenser leur manque. Le service d'à côté n'a personne et on se retrouve donc à être à quatre pour 45 patients. C'est fatigant. Je réfléchis à partir parce que je suis exténuée. On m'en demande beaucoup et j'ai beaucoup de pression", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
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Combien de soignants non-vaccinés seraient prêts à retourner à l'hôpital ? C'est une donnée inconnue, mais peu importe, d'après Kamel Jebali, du syndicat Sud Santé : "Ça serait une très bonne idée. Évidemment, il y a beaucoup de personnels qui sont écœurés de la fonction publique, qui se sont reconvertis vers d'autres métiers. Personnellement, je vous garantis pas que tout le monde reviendra, mais le peu de personnes qui pourront revenir, ça ne serait pas du luxe !"
Entre les suspensions et les arrêts maladie des non-vaccinés, impossible d'obtenir un chiffre précis sur leur nombre. La Fédération hospitalière de France estime leur proportion à 0,3 %, ce qui serait insuffisant pour résorber totalement la pénurie.