Dix jours après l'effondrement d'immeubles délabrés qui a fait huit morts à Noailles, le coeur populaire de Marseille, des centaines de manifestants "en colère" ont défilé mercredi entre la rue d'Aubagne, où a eu lieu le drame, et l'hôtel de ville.
"Gaudin assassin". "Sang sur les mains, menottes aux poignets", "Élus, responsables, que la justice passe": ces pancartes donnaient le ton, au départ de la "marche de la colère" organisée mercredi en fin d'après-midi, à l'appel d'un "Collectif du 5 novembre", date de l'effondrement de plusieurs immeubles vétustes du quartier de Noailles.
La "marche de la colère" démarre, les portraits de disparus en tête pic.twitter.com/dA3pUzImx6
— JM Leforestier (@jmleforestier) 14 novembre 2018
Au slogan de "Gaudin assassin", les manifestants ont commencé à descendre la rue d'Aubagne vers l'hôtel de ville, sur le Vieux Port, en brandissant les portraits de plusieurs des huit victimes du drame, cinq hommes et trois femmes. 8.000 personnes ont participé à la manifestation, selon la préfecture de Police.
« Qui sème la misère récolte la colère » #Marseillepic.twitter.com/NeMwQvXvVQ
— Laurence Mildonian (@lmildonian) 14 novembre 2018
Cinq personnes interpellées. Alors que la manifestation était jusque-là bon enfant, la tension est montée quand les manifestants se sont heurtés au cordon des forces de l'ordre interdisant l'accès à l'hôtel de ville. Fumigènes, pétards et jets de canettes ou de barrières côté manifestants, gaz lacrymogènes de l'autre : le face-à-face est devenu peu à peu de plus en plus houleux. Selon la préfecture, cinq personnes ont été interpellées lors de ces échauffourées.
Des milliers de personnes déjà présentes à la "marche blanche". Très critiqué depuis le drame, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, aux commandes de la ville depuis 1995, avait pour la première fois reconnu dimanche n'avoir "pas assez fait" pour lutter contre l'habitat insalubre, au lendemain d'une "marche blanche" qui avaient rassemblé des milliers de Marseillais qui avaient appelé à sa démission, sous les balcons de l'hôtel de ville déjà.
Dans un courrier adressé mardi au maire de Marseille et à Martine Vassal, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches du Rhône, les ministres du Logement Julien Denormandie et de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault ont "proposé l'accompagnement de l'État", notamment pour la mise en sécurité des bâtiments, via un diagnostic mené "sans délais", ou pour une "lutte sans merci contre les marchands de sommeil".
Dans un courrier adressé mardi au maire de Marseille et à Martine Vassal, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches du Rhône, les ministres du Logement Julien Denormandie et de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault ont "proposé l'accompagnement de l'État", notamment pour la mise en sécurité des bâtiments, via un diagnostic mené "sans délais", ou pour une "lutte sans merci contre les marchands de sommeil".