Des gants abonnés dans des caniveaux, des masques de protection retrouvés au fond de la mer Méditerranée : les images ont fait le tour des réseaux sociaux et suscité l'indignation. Quelques jours après le déconfinement, des déchets sont de nouveau abandonnés en pleine nature. La crise sanitaire du coronavirus a des conséquences sur notre consommation de plastique et de produits jetables : une situation inquiétante pour l'environnement. Laura Châtel, responsable du Plaidoyer chez Zero Waste France, association qui milite pour le zéro déchet et le zéro gaspillage, réagit sur Europe 1.
"On observe une sur-utilisation de produits jetables et une consommation à l'extérieur donc un risque d'abandon des déchets dans la nature bien plus élevé qu'auparavant", constate-t-elle. "C'est une situation écologique inquiétante qui est en train de devenir palpable pour chacun d'entre nous." Dans une note d'espoir, elle se réjouit des réactions fortes des citoyens, interpellés par ce type d'incivilités.
Pas de recyclage pour ces nouveaux produits du quotidien
Les nouveaux objets de notre quotidien : masques jetables, visières de protection, gants ou encore gel hydroalcoolique sont composés de plastique. Un retour en arrière après une réduction de l'utilisation de produits jetables ces dernières années ? "Le plastique était encore très courant dans notre quotidien, on n'avait pas arrêté d'utiliser des produits en plastique, mais ce qui avait changé ces derniers mois, ces dernières années, c'est qu'il y avait une prise de conscience, une volonté de sortir du tout-plastique, du tout jetable", souligne Laure Châtel.
"Là, à la faveur de la crise, on voit arriver de nouveau tout un tas de produits des masques, des protections, des lingettes aussi, pour le ménage, qui sont composés de plastique."
"Il faut absolument éviter de les jeter dans la nature et vraiment, quand on le peut, éviter le jetable", affirme la responsable du plaidoyer de Zero Waste France. "Ces nouveaux déchets sont très rarement recyclés. On est vraiment sur de nouveaux types de produit qui n'ont, en général, pas de filières de recyclage." Ainsi, ils peuvent mettent des centaines d'années à disparaître.
"Pas de temps à perdre"
En France, le gouvernement avait annoncé de nombreux objectifs en la matière, comme atteindre les 100% de plastique recyclé d'ici à 2025. Pour l'instant, ce dernier s'est montré ferme et n'a pas cédé aux lobbyings qui demandaient un délai supplémentaire affirme Laura Châtel.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Vaccin, immunité, transmission : quatre questions toujours d'actualité sur le coronavirus
> Pourquoi l’hydroxychloroquine est-elle rejetée par les autorités sanitaires ?
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
> Comment fonctionne StopCovid ? Nous avons testé l'application de traçage en avant-première
> Corrections statistiques, moyennes arrondies... les mesures exceptionnelles du bac 2020
> Pourquoi les infirmières françaises sont-elles parmi les plus mal payées d'Europe ?
"On n'a absolument pas de temps à perdre dans la lutte contre le plastique et ce n'est pas cette crise sanitaire qui doit nous faire oublier qu'il y a des enjeux énormes qui arrivent en termes environnementaux", indique-t-elle, rappelant l'impact sur la santé de la situation. "L'accumulation du plastique dans l'environnement peut aussi avoir des conséquences sanitaires pour l'être humain."