Le calme est revenu ce jeudi matin après des heures d'affrontements entre les gendarmes et les délinquants. Depuis quatre jours, Mayotte est le théâtre de tensions entre forces de police et certains locaux, dans le cadre de l'opération Wuambushu, qui vise à détruire des bidonvilles et expulser des étrangers en situation irrégulière, en majorité Comoriens. La nouvelle nuit de violences a débuté vers 22h30 dans le quartier de Doujani. "On s'en est pris d'abord aux policiers et aux CRS qui étaient présents. Et après, il y a eu des tentatives d'incendies de véhicules et de bâtiments", explique le préfet de Mayotte, Thierry Suquet.
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Pas de reprise de liaison entre Mayotte et les Comores
Les casseurs ont aussi tenté d'ériger des barrages enflammés sur la route. D'importants moyens ont été envoyés sur place : la police locale mais aussi la CRS 8, ainsi qu'une unité du RAID. Au moins une personne a été interpellée cette nuit, avant un retour au calme vers 4 heures du matin. Si le port d'Anjouan a rouvert aux Comores, la préfecture n'a pas confirmé la reprise de la liaison entre les deux îles. Les expulsions n'ont donc pour le moment pas repris. Ce qui n'empêche pas la poursuite des opérations de démantèlement des bidonvilles. Elles sont bien en cours malgré la mise à l'arrêt du premier chantier, assure le préfet.
"On en a encore quatre sur lesquels on a des arrêtés préfectoraux. On ne peut pas démolir tant qu'on n'a pas fini la période de recours. Mais nous avons fait pour tous les gens de ces quatre périmètres des propositions d'hébergement et de relogement", avance-t-il. Les opérations prennent du temps, et pourraient même se poursuivre, dit le préfet, jusqu'à la fin 2024.