Plus d'une semaine après le début de l'opération Wuambushuà Mayotte, il ne s'agit pas seulement d'expulser les clandestins, mais aussi d'empêcher de nouvelles arrivées. La brigade nautique de la gendarmerie multiplie les patrouilles entre Mayotte et les Comores. Objectif : repérer les kwassas kwassas, des bateaux de pêche utilisés par les migrants.
Les kwassas kwassas, des bateaux aussi utilisés pour les arrivées clandestines
Avec ses 10 mètres et ses 700 chevaux, le bateau de la gendarmerie met cap à l'est au coucher du soleil, avant de filer vers le nord. Il faut aller vérifier un écho, un objet repéré par l'opérateur de la Marine nationale. "Il y a éventuellement un écho et vu que le radar est brouillé à l'est, ça va être à nous d'aller vérifier visuellement", explique le gendarme Godefroy, l'un des deux chefs de bord.
Une dizaine de minutes plus tard, l'écho est identifié. "On est sur deux pêcheurs qui reviennent d'une pêche. On va faire un contrôle pour voir si les papiers sont en règle ou pas", poursuit-il. Des bateaux aussi utilisés pour les arrivées clandestines depuis les Comores ou Madagascar. "Il faut que vous vous imaginiez que là-dedans ils sont 30, 40 personnes. Ils arrivent à tous rentrer dedans", indique-t-il.
173 kwassas interceptés au premier trimestre 2023
Ce soir-là, pas de kwassa en vue mais un puissant laser vert qui balaye l'intercepteur plusieurs fois de suite à la nuit tombée. Le gendarme Ludovic coupe les moteurs. "Soit c'est dans le but de nous aveugler ou de nous déranger dans notre mission sur l'eau. Ou alors, deuxième possibilité, c'est pour guider une possible embarcation qui arriverait du large." Selon la préfecture, 173 kwassas ont été interceptés au premier trimestre 2023.