Une initiative qui ne manquera pas de faire parler. Un collectif des habitants du nord de Mayotte effectue des "rondes" afin "de démanteler les groupes d'étrangers, comoriens et africains", présumés en situation irrégulière, et les emmener à la gendarmerie. Ces opérations ont déjà visé près d'une centaine d'étrangers, selon un des membres de ce groupe. Le collectif, créé lundi suite à l'agression d'un villageois par des coupeurs de route, regroupe six villages du nord de l'île, explique cet habitant.
"On veut pas de coups". "On ne veut pas d'affrontements, pas de tabassages, pas de coups", précise-t-il, affirmant qu'il n'y a pas de résistance de la part des clandestins présumés. Les membres du collectif demanderaient à ces personnes de préparer leurs bagages dans un délai imparti puis les amèneraient à la gendarmerie la plus proche "en fourgonnette". "Nous faisons partir ceux que nous ne connaissons pas, qui n'ont pas d'attache au village", explicite le villageois, ceux mariés avec des gens de la commune étant épargnés.
Annick Girardin condamne cette initiative. "Ce genre de pratique, ça n'existe pas dans un département", a réagi la ministre des Outre-mer Annick Girardin. "J'ai pris des engagements en matière de sécurité. Ils sont tenus comme le prouvent les opérations de ces derniers jours. J'invite les habitants à laisser les forces de l'ordre faire leur travail", a-t-elle insisté. Des opérations de sécurisation et de contrôle des personnes en situation irrégulière ont été menées depuis deux jours par les forces de l'ordre à Mayotte, pour faire suite aux engagements de la ministre en matière de sécurité.
Manifestation de soutien à Marseille
Plusieurs centaines de Mahorais et de sympathisants ont défilé samedi après-midi à Marseille, pour exprimer leur solidarité envers les habitants de l'île de Mayotte et demander l'aide du gouvernement pour ce département agité par une importante crise sociale. Le cortège, principalement constitué de femmes mahoraises, portait notamment des banderoles : "Notre hôpital est saturé, nos écoles sont saturées" ou encore "stop à l'immigration illégale".