La préfecture de Mayotte a alerté les habitants de Mayotte sur une légère augmentation de leur consommation alors que les ressources en eau de ce territoire de l'océan Indien sont arrivées à "un niveau alarmant et critique".
"La saison des pluies n'a pas commencé et le département entre dans la période la plus critique de la crise", a rappelé la préfecture dans un communiqué diffusé jeudi soir, en constatant que "sur la dernière semaine la consommation est passée de 26.000 m3 à 27.700 m3 par jour". Or "cette augmentation pourrait précipiter la vidange des retenues" d'eau collinaires, qui représentent la majorité de l'approvisionnement en eau de l'île, explique-t-on de même source.
Un épuisement qui pourrait être "imminent"
L'épuisement des réserves de ces deux ouvrages de stockage, actuellement remplis à seulement 6%, "pourrait être imminent". Les faibles pluies des dernières semaines n'ont pas permis de les préserver et "les perspectives météorologiques ne sont pas favorables", font valoir les services de l'Etat. La préfecture prévient que "faute de ressources suffisantes", la vidange des retenues "nécessiterait de restreindre l'accès à l'eau sur le réseau".
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L'archipel français de 310.000 habitants, qui connaît une pénurie d'eau historique - liée à une sécheresse exceptionnelle ainsi qu'à un manque d'investissements et d'infrastructures - prive déjà ses habitants d'eau courante deux jours sur trois depuis début septembre.
Dans ce contexte "de forte vulnérabilité", la préfecture demande à la population de diminuer encore sa consommation, pour éviter un nouveau tour de vis. "Le maintien des tours d'eau deux jours sur trois dans les prochains jours dépend de notre capacité collective à poursuivre les efforts de restriction des usages", est-il précisé. "Chaque litre économisé permet de repousser la date de rupture.
"A Mayotte, les besoins de la population s'élèvent à 43.000 m3 par jour. Ces derniers mois, la consommation a déjà diminué considérablement pour atteindre 26.000 m3 par jour en moyenne. Mais lorsque les deux retenues collinaires seront vides, le territoire ne pourra produire que 20.000 m3 et les difficultés d'approvisionnement dans le sud seront importantes.