Publicité
Publicité

À Mayotte, l'unique hôpital ne fonctionne qu'à 50% de ses capacités

Wilfried Devillers (envoyé spécial à Mayotte) . 1 min

Ce jeudi matin, Emmanuel Macron est arrivé à Mayotte avec des renforts de secouristes et quatre tonnes de fret alimentaire, dans un archipel dévasté où tout manque. Le cyclone Chido a laissé les Mahorais sans toit, sans nourriture, sans eau, sans électricité et même sans soins.

31 morts et 1.400 blessés ont été officiellement recensés, mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus lourd dans le département le plus pauvre de France.L'hôpital de Mamoudzou, dont une partie de la toiture a été arrachée et les vitres soufflées, ne fonctionne qu'à 50 % de ses capacités. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Une pénurie dramatique de médicaments

Le service de grossesse pathologique du CHR est partiellement plongé dans le noir. L'électricité est coupée et l'eau a envahi les couloirs en quelques minutes. Pendant le cyclone, Roger Serhal, le chef du service obstétrique, était à l'hôpital samedi dernier. "Le cyclone a commencé à nous attaquer de ce côté-là. La porte en face de nous a éclaté et l'eau est rentrée, le vent aussi. On était dans le noir. Quelle puissance, c'était vraiment... En plus, on avait des patientes qui accouchaient !", raconte-t-il.

Ici, le manque de place s'ajoute à une pénurie de médicaments où 70 % de l'un des stocks a été détruit. Dans le service de médecine polyvalente, le docteur Dimitri Kornblub, lui, craint une arrivée massive de malades dans les prochains jours. "On peut arriver au risque de décompensation (ndlr : en médecine, la décompensation est la dégradation, souvent brutale, d'un organe ou d'un organisme qui était jusqu'alors maintenu en équilibre par des mécanismes de compensation qui empêchaient la survenue de ce dérèglement) des maladies chroniques déjà connues, mal suivies et qui n'auront pas accès aux soins et aux médicaments. Le diabète, les insuffisances cardiaques, les insuffisances rénales... Et on en parle déjà avec la dialyse", indique-t-il.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Risque d'épidémies sur l'île

Avec le cyclone s'installe aussi le risque d'épidémies. "La rougeole, la grippe, quand il y a de l'eau stagnante.... Dans les endroits où il y a beaucoup de population, on espère ne jamais retrouver du choléra, mais ça fait partie des risques." La tente destinée aux malades du choléra est en train d'être remontée dans une zone de l'hôpital.