Une cinquantaine d'agents du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) ont manifesté lundi à l'appel de la CFDT Mayotte pour dénoncer leur surcharge de travail et ont bloqué l'entrée principale de l'hôpital. Les agents, qui ont déposé un préavis de grève illimitée, dénoncent une importante charge de travail et un turn-over du personnel qui engendrent une suractivité dégradant la qualité de soins offerte aux Mahorais et les conditions de travail du personnel hospitalier. Ils réclament un état des lieux des effectifs et des mesures immédiates de recrutement ainsi que le "changement de directeur pour une nouvelle politique de management", indique le préavis de grève.
Mayotte, considéré comme un désert médical. La directrice de l'hôpital, Catherine Barbezieux, s'est dite "très surprise par ce qu'il s'est passé ce matin", indiquant qu'elle avait reçu plus de cinq heures durant les partenaires sociaux la semaine dernière et qu'elle avait transmis comme convenu une synthèse des échanges. En outre, la nouvelle directrice du CHM a rappelé que l'année dernière, des financements avaient été obtenus pour la création de 114 postes, actuellement tous pourvus. La direction du CHM recevra de nouveau les grévistes mardi mais le secrétaire général de la CFDT Mayotte, Ousséni Balahachi, a d'ores et déjà indiqué que le mouvement de grève se poursuivait.
Le 101ème département de France, qui connait une importante natalité et qui est soumis à une forte pression migratoire, est considéré comme un désert médical avec un faible nombre d'infrastructures - un hôpital, treize dispensaires et un centre de dialyse - et un manque substantiel de praticiens. Il ne compte que 58 médecins généralistes pour 100.000 habitants contre 156 en métropole ou encore 40 médecins spécialistes pour la même densité à Mayotte contre 183 en France hexagonale.