La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a de nouveau critiqué fortement mercredi les médecins intérimaires, des "mercenaires" qui "profitent d'un système en tension", évoquant un "bras de fer" avec ces professionnels qui menacent de boycotter les hôpitaux cet été.
3.000 euros la journée. Du fait de la limitation du numerus clausus pour la formation des médecins pendant trente ans, "nous n'avons plus assez de médecins sur le territoire pour assurer certaines disciplines, l'obstétrique, les urgences", a expliqué la ministre sur LCI. "Des sociétés d'intérim se sont précipitées dans cette brèche" et "proposent des intérimaires qui se font payer entre 2.000 et 3.000 euros la journée. La journée", a-t-elle insisté. "Ce qui crée un déficit" dans des hôpitaux "qui sont souvent de petits hôpitaux en difficulté", qui "n'arrivent pas à recruter" sur des postes "ouverts".
"Ça n'est pas tolérable". "Quand la moitié de la masse salariale passe pour des intérimaires qui travaillent une semaine par mois, ça n'est pas tolérable", a dit Agnès Buzyn, en critiquant des médecins qui "profitent d'un système en tension" et préfèrent "jouer les mercenaires en allant offrir leurs services une journée par mois" plutôt que de s'installer. Mardi, à l'Assemblée, elle avait déjà critiqué ces médecins "mercenaires".
Appel aux intérimaires à "boycotter" les hôpitaux publics. Évoquant un "bras de fer", la ministre a rappelé qu'elle avait donc souhaité "plafonner leurs revenus". Créé fin mars, le Syndicat national des médecins remplaçants (SNMRH) a appelé les intérimaires à "boycotter" les hôpitaux publics cet été, contestant le plafonnement de leurs salaires à 1.404,05 euros brut pour une garde de 24 heures dès cette année. Ce plafond doit être abaissé à 1.287,05 euros en 2019, puis 1.170.04 euros en 2020.