L'Euro 2016 de football "représentera un risque", a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, soulignant que des groupes djihadistes pouvaient toujours "cibler" la France. Il s'exprimait à la veille de la présentation en Conseil des ministres de la troisième loi de prorogation de l'état d'urgence.
"Il ne nous est pas permis de nous croire à l'abri". "Ce grand événement festif d'ampleur internationale représentera un risque, il faut le dire, en raison des capacités qu'ont toujours les groupes à cibler nos pays et je tiens à ce que nous puissions, face à ce risque, (...) disposer de l'ensemble des moyens qui nous permettent de le surmonter", a lancé Bernard Cazeneuve devant la commission des lois du Sénat, alors que le gouvernement veut prolonger l'état d'urgence pour deux mois.
"Il ne nous est pas permis de nous croire à l'abri, ni de considérer que le péril imminent qui a justifié, en novembre dernier, la proclamation de l'état d'urgence a disparu", a-t-il encore expliqué, avant d'ajouter que "nous n'allons pas renoncer à continuer à vivre comme une grande nation".
3.559 perquisitions depuis novembre. Décrété après les attentats parisiens du 13 novembre, l'état d'urgence permet à l'Etat d'assigner à résidence toute personne "dont l'activité est dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics" et d'ordonner "des perquisitions à domicile de jour comme de nuit" sans passer par l'autorité judiciaire. Depuis la proclamation de l'état d'urgence, 3.559 perquisitions administratives ont été effectuées et 743 armes saisies, a indiqué Bernard Cazeneuve. Parmi ces perquisitions administratives, 592 ont donné lieu à l'ouverture d'une procédure judiciaire, notamment pour infraction à la législation sur les armes, ou sur les stupéfiants.