Quand Catherine a quitté son mari il y a quatre ans, elle a découvert qu’il menait une double vie. Elle a compris que ce dernier, le père de ses enfants, l’avait utilisée pour obtenir la nationalité française et faire ensuite venir son autre femme et ses enfants en France. Le temps de leur relation qui a duré dix ans, son ex-mari lui faisait subir des violences physiques et verbales. Au micro d’Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Catherine confie s’être sentie trahie et avoir été détruite par son ex-mari.
"J’ai 36 ans. Je suis une femme détruite par mon ex-mari avec qui je suis restée dix ans. J’ai eu deux filles avec lui, qui ont 13 et 10 ans. C'est un homme que j'ai rencontré sur Internet. Il vivait en Afrique, à Dakar. Je suis tombée amoureuse. Il a souhaité que je vienne me marier avec lui au Sénégal. J'y suis allée et on s'est mariés. Déjà chez lui, il m'avait montré certaines facettes de son visage qui n’étaient pas très belles. Je refusais de l’admettre. J'ai attendu qu'il ait sa carte de séjour avant de revenir en France.
" Ma vie est devenue un enfer "
À notre arrivée en France, on a vécu chez mes parents. Je suis tombée enceinte dans la foulée de ma première fille. On a pris un appartement. L'enfer a commencé. Quand on était chez mes parents, il ne pouvait pas montrer son vrai visage. Quand il n'y avait plus personne, il a commencé à être violent psychologiquement et physiquement. Il me faisait toujours culpabiliser. Il disait que c’était moi qui le rendais comme ça. J’y ai cru. Par la suite, j'ai eu ma deuxième fille. Ma vie est devenue un enfer.
Je me voyais comme un déchet. Il me rabaissait et j’ai fini par croire tout ce qu’il me disait. Il disait que j'étais méchante, que je ne valais rien et que personne ne voudrait de moi. Encore aujourd’hui, je crois que je suis une mauvaise femme. Avant je me taisais, je subissais. Pour moi, c'était devenu normal de subir tout ça, alors qu’aujourd’hui, je commence à comprendre que ce n'est pas ça une vie de couple. Il ne voulait rien faire ni pour moi, ni pour ses enfants.
" Il voulait obtenir la nationalité française pour faire venir sa femme et ses enfants "
C'est très rabaissant de se sentir utilisée. Je me suis sentie trahie. Son but, c’était d’obtenir la nationalité française pour faire venir sa femme et ses enfants qui étaient au Sénégal. Je ne l’ai su qu’après l’avoir quitté. Je voyais qu'il envoyait de l'argent là-bas tous les mois, mais il me disait que c’était pour sa mère. C’étaient des sommes énormes. Donc, quand il était avec nous, on avait le droit au minimum. Je ne cherchais pas trop à comprendre, parce que quand on abordait ce sujet, c’était la guerre.
J’étais amoureuse et je voulais avoir des enfants. Je pensais qu’il changerait. Pourtant, ma mère m’a souvent dit qu’il se foutait de moi. Je ne le voyais pas. Il n’a jamais réussi à faire venir sa femme et ses enfants en France, parce que j’ai toujours refusé d’entamer les démarches pour qu’il obtienne la nationalité française. J’avais un doute, parce qu'il me le réclamait tout le temps. Et ma famille me disait de ne pas le faire, j’étais accompagnée par ma maman. Quand je refusais, c’était un démon.
" Les enfants ont peur de lui "
Cela fait quatre ans qu'on est séparés. En quatre ans, il a dû voir ses filles trois fois. L'année dernière, j'ai réclamé la pension alimentaire. Ils lui ont pris sur son salaire. Depuis, il a déclaré qu'il voulait voir ses filles. Il ne les a jamais réclamées et n'a jamais pris de leurs nouvelles. Elles n'ont aucune envie de le voir. Elles ont peur de lui. La grande a été entendue par la juge aux affaires familiales à ce sujet. Le papa et moi avons été convoqués devant la juge.
La juge a clairement dit qu’elle penchait pour des visites médiatisées, parce qu’il faut recréer un lien. Lui a répondu qu’il les voulait chez lui et que c’était non négociable. Il a dit qu’il les prendrait à la journée pendant les weekends et les vacances. Elles rentreraient chez moi pour la nuit et il les reprendrait le lendemain. La juge lui a répondu que ça ne se passait pas comme ça. Je pense qu'elle a cerné le personnage.
Le délibéré est pour bientôt, donc j’attends. Tant que je n’aurai pas la réponse, je ne pourrai pas être sereine. Comment cela va-t-il se passer quand les enfants devront aller le voir ? Ça m’inquiète beaucoup. Je sais que ça sera dans le cadre d'une visite médiatisée, donc ça me rassure. Je pense qu’il viendra aux visites médiatisées au début et qu’il arrêtera. Je sais comment il est maintenant, je pense qu'il a peur que l’on découvre son vrai visage. "