Mercosur : qui sont les gagnants et les perdants de cet accord, dont les agriculteurs français ne veulent pas

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Margaux Fodéré // Crédit photo : Mathieu Thomasset / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
De nouveaux mobilisés pour faire entendre leur voix ce lundi 18 novembre, les agriculteurs dénoncent notamment une concurrence déloyale avec d'autres États qui n'ont pas les mêmes contraintes environnementales sur leur activité. Le Mercosur, dont le gouvernement veut empêcher la signature, est largement décrié par les agriculteurs... Mais il ne fait pas que des malheureux. Europe 1 fait le point. 

Quasiment un an après leur première mobilisation, les agriculteurs reprennent ce matin la direction des préfectures et des ronds-points pour exprimer leur colère. Ils sont nombreux à avoir choisi l’ouverture du G20, ce lundi, au Brésil pour reprendre leur mobilisation. Et ce n’est pas anodin : ils s’opposent catégoriquement à l’accord avec le Mercosur. Le texte pourrait supprimer une grande partie des droits de douane sur les échanges entre l’Europe et les pays d’Amérique du Sud. Cela concernerait 40 à 45 milliards d'euros d'importations et exportations. Une perspective qui n’enchante pas tout le monde. 

Des filières impactées différemment

"Cet accord n’est pas possible !", martèle Jean-Michel Schaeffer, le président de l’association ANVOL. Aujourd’hui, un quart des filets de poulet consommés en Europe sont importés. Ce projet viendrait porter le coup de grâce à une filière déjà inondée, estime le représentant des éleveurs de volaille français. "Le pays dont on en importe déjà le plus, c’est le Brésil : 400.000 tonnes aujourd’hui. L’accord viendrait encore ajouter 180.000 tonnes de filets de poulet supplémentaires", déplore-t-il. 

Sans compter les différences de normes de production qui créent des écarts de prix entre les importations et la production européenne. "77,5% des produits phytosanitaires utilisés au Brésil pour produire du maïs sont interdits en France. Il est de notre devoir de faire savoir ce que la Commission européenne est prête à accepter concernant nos importations de maïs", déclare Franck Laborde, le président des producteurs de maïs.

Avec une crainte en toile de fond, aussi bien chez les éleveurs que chez les céréaliers, de la casse sociale. "Dans les Landes, le premier employeur privé est une coopérative agricole. Si le maïs brésilien arrive massivement, ces emplois-là sont potentiellement détruits". En revanche, les vignerons voient d’un bien meilleur œil ce projet. Alors que le vin est parfois taxé à hauteur de 30% en Amérique latine, cet accord leur ouvrirait les portes d’un marché en croissance tout en faisant tomber les barrières douanières.