Tous les dimanche cet été, à partir de 10 heures, retrouvez sur Europe 1 votre magazine santé présenté par Mélanie Gomez. Sexualité, sentiments, épanouissement personnel… Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste à Paris, répond sans tabou à la question plus ou moins intime d’un(e) auditeur(ice). Retrouvez son conseil sexo du jour :
La question de Thierry, 52 ans
"J'ai plusieurs partenaires sexuelles différentes et la plupart du temps, cela se passe très bien. Je couche avec des femmes qui n'en attendent pas plus que moi. Seul problème, au début de nos rapports, il est rare qu'elles acceptent de faire des préliminaires très poussés. Elles veulent souvent aller à l'essentiel. Que faire ?"
Les conseils de Catherine Blanc
"Un premier petit point vocabulaire. Il faut d'abord savoir que la fellation n'est pas un préliminaire à la sexualité, on est déjà en plein dans la sexualité. Les préliminaires sont en amont de la sexualité. Souvent, on fait cette confusion parce qu'en général, il y en a un(e) à l'origine du désir, que l'autre faisait peut-être quelque chose d'autre, et qu'il faut le 'mettre en route' avec une approche corporelle de caresses qui permettrait pour une femme, la lubrification, et pour un homme, l'érection.
Les préliminaires peuvent donc renvoyer à beaucoup de choses : échange de sextos, massages, strip-tease, visionnage d'un film érotique. Les préliminaires, ce sont le jeu, [...] comment on s'excite.
Ensuite, rien n'est obligatoire. On peut faire l'amour directement et passer à la pénétration, encore faut-il que les deux cerveaux soient dans la projection d'une sexualité et les deux corps prêts pour une pénétration. Qu'il y ait, d'un côté, suffisamment de lubrification, et de l'autre, une érection, pour qu'il puisse y avoir un coït.
Faut-il s'étonner que Thierry ne tombe que sur des femmes comme ça ? Comme il ne crée pas de relation, ce moment où l'on s'approche, se caresse, se regarde, est peut-être considéré par ces femmes comme trop intime. Et elles, ne cherchant le coït que pour l'excitation ou la jouissance du coït, ne cherchent pas à créer de la relation.
Il y a des gens qui vont vivre leur sexualité par voie orale et y trouver leur plaisir, parce qu'ils peinent dans un coït où il ne se passe pas grand chose.
C'est difficile pour quelqu'un de dire : 'Je n'aime pas trop la vue d'un sexe, je ne trouve pas ça très beau, l'odeur ou le goût me gêne'. On peut ne pas aimer, tout en étant totalement dans le plaisir de la sexualité et du coït. Il faut respecter les limites de chacun. Les préliminaires ne sont pas un exercice automatique : on ne fait pas l'amour de la page une à la page 100. On a le droit de faire les chapitres que l'on veut."