Des bourrasques allant jusqu'à 150 km/h sur les côtes bretonnes et près de 90.000 foyers privés d'électricité dans l'ouest et le centre de la France. La tempête Gérard, qui succède à Efrain, draine son lot de nuisances depuis la nuit dernière bien qu'elle perde en intensité ces dernières heures. Ce lundi matin, nombre d'internautes se sont d'ailleurs amusés du prénom attribué à cette tempête qui rappelle un célèbre sketch de Coluche en 1975 baptisé... "Gérard".
️ ️ La tempête #Gérard traverse le nord du pays ce lundi. Elle sera suivie par #Fien demain mardi.
— Météo-France (@meteofrance) January 16, 2023
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Composition colorée - METEOSAT-11
16/01 - 13h30 UTC pic.twitter.com/UMFW6DrmAu
Pourtant, l'appellation des tempêtes ne doit rien au hasard et répond à un processus précis, variable selon l'ère géographique considérée. En Europe, cette charge revenait à l'Université de Berlin entre 1954 et 2017. Elle devait, à elle seule, établir une liste de noms choisis par ordre alphabétiques et utilisés suivant l'apparition des tempêtes. En 2002, il était même possible de débourser entre 150 euros et 350 euros pour suggérer un prénom à l'université allemande...
"Communiquer plus efficacement à l'approche d'un phénomène de vent violent"
Mais depuis 2017, les différents États côtiers ont repris la main sur l'attribution des prénoms. Les services météorologiques français, belges, luxembourgeois, espagnols et portugais coopèrent pour faire émerger des listes de 21 prénoms qui doivent suivre un ordre alphabétique et observer une alternance masculin et féminin. Le Royaume-Uni, l'Irlande et les Pays-Bas travaillent de leur côté mais une coordination entre les deux groupes est prévue. Ainsi, lorsqu'une tempête touche en premier lieu le Royaume-Uni, l'Irlande ou les Pays-Bas, elle adoptera le prénom choisi par les services météorologiques de ces trois pays. La réciproque fonctionne également.
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Nommer un phénomène météorologique de cette ampleur permet de "communiquer plus efficacement à l’approche d’un phénomène de vent violent", estime Météo France qui rappelle que "des sondages menés au Royaume-Uni et en Irlande, avant la mise en place en 2016 de leur système de dénomination, montrent que la population est beaucoup plus attentive aux consignes de sécurité quand la menace de vent fort est clairement identifiée comme reliée à une tempête nommée". À noter également qu'une alternance de prénom féminin puis masculin doit être observée.
Aux États-Unis, des prénoms peuvent être bannis
Aux États-Unis, les noms donnés aux tempêtes tropicales de l'Atlantique suivent une logique légèrement différente et dépendent du NHC (le centre national des ouragans). L'organisme doit alors s'appuyer sur six listes de 21 prénoms (pour les six années à venir) établies par l'OMM, l'organisation météorologique mondiale. Et dans le cas où - comme en 2005 - plus de 21 tempêtes sont recensées, les suivantes prennent alors le nom des lettres de l'alphabet grec (Alpha, Bêta...).
Outre-Atlantique, certains prénoms associés à des tempêtes particulièrement meurtrières peuvent également être retirés des listes. C'est le cas de Katrina, ouragan dévastateur qui avait ravagé la Floride en 2005 et causé plus de 1.800 morts. La question peut également se poser pour Irma, le cyclone qui avait causé plus de 67 milliards de dollars de dégâts dans les Caraïbes en 2017.