Ce vendredi encore, il va pleuvoir amplement sur les deux tiers Nord du pays. La tempête Diego va balayer la France avec par endroits des rafales de vent à 100km/h. Cette météo désagréable pour la plupart d’entre nous est en revanche une très bonne nouvelle pour les agriculteurs.
En Alsace par exemple, où il a fait historiquement sec ces derniers mois, il est censé pleuvoir l’équivalent d’un mois de précipitations rien qu’en deux jours. Une aubaine qui peut tout de même présenter quelques inconvénients.
"C’est le bon moment pour les céréales"
Pour Thomas Lux, céréalier à Pfesttisheim (Bas-Rhin), producteur de blé, de maïs et de colza, la pluie est un cadeau du ciel : "Il était temps ! On est contents !" se réjouit-il. "Parce qu’on a eu un hiver très sec, plus sec que d’habitude. Là, c’est le bon moment pour les céréales et les grandes cultures en général", explique-t-il.
"On vient de mettre les engrais dans les champs, donc il n’y aura pas d’évaporation dans l’air". En revanche, pour ses asperges blanches, il ne faudrait pas que les précipitations durent trop longtemps. "Ça ralentit la pousse des asperges", poursuit le jeune agriculteur. "En ce moment, elles ont un peu froid, elles restent au chaud dans la terre. Alors on attend avec impatience le retour du soleil parce qu’on aimerait bien avoir des asperges pour Pâques et pour tout le monde" conclut Thomas Lux.
Un excès de pluie mauvais pour les fleurs et les abeilles
Pour Willy Hufschmitt, arboriculteur à Westhoffen, c’est pareil : trop de pluie, trop longtemps pourrait fragiliser ses cerisiers, pruniers ou encore mirabelliers. "On a déjà eu des dégâts par le gel, là il faut que la floraison se passe bien", espère-t-il. "Si ça ne dure pas trop longtemps, deux ou trois jours de pluie ne font absolument rien à la floraison. Mais le problème, c’est la moniliose : s’il pleut beaucoup en cette période, les fleurs attrapent cette maladie et pourrissent" explique l’arboriculteur.
"Et s’il fait trop froid et qu’il pleut, les abeilles ne peuvent pas voler et donc pas de pollinisation et pas de miel" ajoute-t-il. Pour l’instant, le risque semble écarté : le soleil devrait revenir dans le ciel alsacien à partir de dimanche.