Ouvriers, aides-soignants, cuisiniers... Ces métiers ont un point commun : leur pénibilité. Gestes répétitifs, postures douloureuses... Des milliers de Français sont confrontés à ces maux. Alors, depuis plusieurs années, l'Etat prend en compte ces travaux difficiles, grâce au compte professionnel de prévention (C2P), où les salariés cumulent des points pour chaque année de travail pénible, qu'ils peuvent ensuite convertir en départ anticipé à la retraite.
Un échec
Et, lors de la présentation de la réforme des retraites, la Première ministre Elisabeth Borne a insisté sur la volonté de l'exécutif d'améliorer ce système, avec notamment une meilleure prise en compte des horaires de nuit. Pourtant, les résultats de ce dispositif se font attendre.
Depuis 2015, seulement 12.000 salariés l'ont utilisé, dont près de 10.000 pour bénéficier d'un départ anticipé. Cela représente à peine 1% des deux millions de comptes ouverts par les entreprises. Un échec dont Emmanuel Macron est en partie responsable. Tout simplement parce qu'en 2017, quatre des dix critères de pénibilité ont été supprimés, comme les postures pénibles, le port de charges lourdes, les vibrations mécaniques et l'exposition aux poussières. Des critères qui étaient jugés inquantifiables par le patronat, et qui ont donc été supprimés.
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Suivi médical renforcé
Mais leur disparition a freiné le développement du C2P. "Il n'y a aucun rapport entre le nombre de comptes qui ont été créés entre 2015 et 2017 et les alimentations qui sont faites aujourd'hui sur les six critères qui restent dans le C2P", explique au micro d'Europe 1, le vice-président de la CPME, Eric Chevée.
En plus de l'amélioration du C2P, la réforme des retraites prévoit d'allouer 1 milliard d'euros à la prévention de l'usure liée aux postures pénibles, au port de charges et aux vibrations. Les salariés concernés bénéficieront d'un suivi médical renforcé et d'un accès facilité à la reconversion professionnelle.