Nordahl Lelandais, qui a avoué il y a huit jours avoir tué "accidentellement" la petite Maëlys fin août en Isère, a été brièvement entendu jeudi matin par les juges d'instruction grenoblois, ont indiqué des sources concordantes. Entamée à 10 heures, l'audition s'est achevée environ 30 minutes plus tard, selon une source judiciaire.
Lelandais extrait de l'unité spéciale où il était hospitalisé. L'ancien maître-chien de l'armée de terre, âgé de 35 ans, a été extrait de l'unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de la prison de Lyon-Corbas, au sein de l'hôpital psychiatrique du Vinatier, près de Lyon, où il est hospitalisé depuis vendredi soir. Il est arrivé vers 9h30 au palais de justice de Grenoble, sous escorte de l'administration pénitentiaire, tandis que son avocat Me Alain Jakubowicz est arrivé juste avant 10 heures, heure prévue du début de l'audition.
Des aveux après plusieurs mois d'enquête. Cette audition est très attendue pour comprendre ce qui est arrivé à Maëlys De Araujo durant la nuit du 26 au 27 août à Pont-de-Beauvoisin (Isère), où elle participait à une fête de mariage avec sa famille avant de disparaître. Mais elle a tourné court et ni le parquet, ni la défense n'ont communiqué à l'issue, une source judiciaire précisant simplement que ce n'était "pas pour un motif de santé".
Nordahl Lelandais est mis en examen depuis novembre pour l'enlèvement et le meurtre de la fillette de 8 ans. Des faits qu'il avait constamment niés depuis son arrestation début septembre avant de passer aux aveux la semaine dernière et de mener les enquêteurs à l'endroit où il avait abandonné le corps - les restes de l'enfant y ont été retrouvés. Un rebondissement intervenu après la découverte d'une goutte de sang de Maëlys dans le coffre de sa voiture, qu'il avait minutieusement récurée le lendemain du mariage.
Des explications attendues sur "l'accident". "Il dira ce qu'il estime devoir dire", a déclaré mardi sur RMC/BFMTV Me Jakubowicz. Si c'est un "accident" comme il le dit maintenant, "il aura à l'expliquer, à l'étayer" devant les juges, a poursuivi l'avocat, qui entend rester "aux côtés de l'homme dont on attend qu'il dise la vérité". Le suspect est également mis en cause pour l'assassinat d'un militaire en avril 2017 près de Chambéry.