Les critiques fusent contre le durcissement de la politique migratoire souhaité par le gouvernement et la presse de mardi évoque un "malaise" au sein même de la majorité.
Des critiques "jusque dans les rangs" de LREM. Le Parisien titre sur "le malaise de la majorité", la fermeté affichée par le gouvernement en matière de lutte contre l'immigration irrégulière lui attirant "des critiques jusque dans les rangs de la République en marche". Dans le quotidien, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, pointe la circulaire du ministère de l'Intérieur sur le "tri" des migrants, un texte qui "manque d'humanité" selon l'ancien garde des Sceaux.
Mieux vaut "encourir les critiques" mais avancer. Xavier Brouet rappelle dans Le Républicain Lorrain qu'"à l'instar du Défenseur des droits, les associations se demandent où sont passées les résolutions du candidat Macron faisant de l'accueil des réfugiés 'l'honneur de la France'." Mais pour Guillaume Tabard du Figaro, "sur ce sujet sensible, Macron considère qu'il vaut mieux encourir des critiques, y compris au sein de son propre parti, que laisser s'envenimer une situation qui, par refus de fermeté aujourd'hui, serait encore plus incontrôlable et explosive demain".
"Se démarquer" de la politique d'ouverture de Merkel. "Requinqué dans les sondages, Emmanuel Macron a bien retenu la leçon allemande. Il cherche à se démarquer à tout prix de la politique d'ouverture menée par Angela Merkel. L'humanisme de la chancelière avait été salué par toute l'Europe, mais on connaît le résultat dans les urnes", analyse Jean-Michel Servant dans le Midi libre.
"Une position sur le fil du rasoir". Selon Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne, "pour l'exécutif français, il s'agit de ne pas laisser trop de grain à moudre aux anti-immigrationnistes, sans heurter la sensibilité des partisans d'une politique plus humaniste. Une position sur le fil du rasoir où le risque est grand de prendre des coups des deux côtés".
"Macron se réfugie derrière le masque de l'ambiguïté". Dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Didier Rose explique que "le président fait du phénomène migratoire une autre illustration de sa doctrine décomplexée, taillée pour montrer qu'il est de tous les camps, au plan politique. Humainement, Macron se réfugie lui-même derrière le masque de l'ambiguïté." "La traque des clandestins sera toujours difficile, coûteuse et finalement peu efficace", conclut Guillaume Goubert dans La Croix, estimant qu'"il faut avoir le courage politique de le dire : mieux vaut organiser ces flux que les subir".